La plus importante communauté chrétienne de Syrie est encerclée par les groupes jihadistes.
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La macabre conjonction des jihadistes d’Al-Qaïda, du Hayat Tahrir Al-Sham (“Organisation de Libération du Levant”), de ses alliés du Parti islamique du Turkestan (TIP) et de Jaysh Al-Nasr (“Armée de la Victoire” : coalition de groupes rebelles de l’Armée syrienne libre) a refermé en quelques heures l’étau qui enserrait la petite ville chrétienne de Mhardeh depuis des années. La ville, majoritairement chrétienne, qui résistait depuis le début du conflit en dépit du pilonnage incessant des mortiers rebelles, pourrait être envahie dans les heures qui viennent.
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La ville subit depuis le début de la guerre les assauts incessants des rebelles islamistes qui souhaitent réduire ce symbole à néant. En effet, ses 25 000 habitants sont majoritairement chrétiens : Mhardeh compte cinq églises (grecques-orthodoxes) et un temple protestant (10% des habitants sont presbytériens). Hissée sur un promontoire rocheux, elle est entourée de localités sunnites d’où le harcèlement s’opère au grand jour. La plus proche, Halfaya, n’est qu’à 200 mètres à l’est des premières habitations, régulièrement touchées par des tirs de sniper.
Après avoir percé mercredi 22 mars la ligne de défense de la 11e division blindée de l’armée arabe syrienne à Khattab, les factions islamistes se sont emparées de plusieurs villages au nord de Hama ces dernières 24 heures. La capitale de la province, située à moins de cinq kilomètres de leurs positions, est désormais à portée de roquettes. Mhardeh (محردة) est située au beau milieu de l’axe Nord-Sud qui relie Alep à Damas, à environ 260 kilomètres de la capitale syrienne. Tête de pont fidèle au gouvernement campée à 100 kilomètres au nord de Homs, elle est baignée sur son flanc nord par la rivière Oronte, endiguée pour approvisionner une centrale hydroélectrique moderne. Elle dépend administrativement du Gouvernorat de Hama, près de la plaine du Ghab.
En mai 2016, les terroristes du Front al-Nosra avaient pris d’assaut la ville pendant trois jours. 4 000 jihadistes s’étaient cassés les dents sur la milice locale comptant 150 hommes, appuyés par les Mig-21 de l’armée. Ces dernières heures, les chasseurs se sont détournés du village pour tenter de freiner l’avancée des rebelles dans les zones plus peuplées du sud de la province. Le général des Forces de défense nationale, Simon Alwakil, ancien chef d’entreprise qui a mis ses moyens et ses réseaux au profit de la cité et pris en main sa défense, nous avait fait une promesse en novembre dernier : « Nous tiendrons ». Pour combien de temps encore ?
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