Mercredi 22 mars 2017, une cérémonie œcuménique marquera la fin des travaux engagés sur l’édicule qui surmonte le tombeau du Christ.
“Pratiquement personne de vivant n’a vu le Saint-Sépulcre tel que nous le verrons mercredi”, s’enthousiasme Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte magazine. Les poutrelles d’acier, posées par les britanniques en 1947, qui empêchaient l’édicule de s’effondrer ont été retirées. Quant aux multiples ornements disposés par les différentes Églises, ils n’ont pas encore été remis en place, ce qui permet d’admirer l’étonnant petit édifice – l’édicule – qui protège le tombeau du Christ et dont le marbre rose avait été obscurci par des générations de cierges et lampes à huile. Ce mercredi 22 mars, une grande cérémonie œcuménique se tiendra en présence des représentants des trois Églises signataires de l’accord qui a permis d’entreprendre ces travaux : S.B. Theophilos III, patriarche grec-orthodoxe, Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, S.B. Nourhan Manougian, patriarche arménien apostolique. Le patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, et l’administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa seront aussi présents.
Des aspirateurs au Saint-Sépulcre
En attendant, les chants des pèlerins se mêlent aux bruits des aspirateurs, qui tentent de faire place nette après ce chantier considérable. En mai 2016, les travaux avaient débuté pour consolider l’édicule, sous la direction du professeur Antonia Moropoulou. Un véritable défi… Le Saint-Sépulcre est à la fois un rêve et un cauchemar d’architecte. Construit et détruit un grand nombre de fois depuis son édification en 325, chaque rénovateur a eu à cœur de reprendre la structure existante. Avec dévotion, les reconstructeurs ont tenté de remettre en place les pierres effritées par le temps, les tremblements de terre ou les destructions… Cet admirable respect pour le travail des prédécesseurs donne des résultats parfois baroques, comme des pièces de marbres datant des croisades mêlées aux moellons de pierres qui constituent l’édicule… Malgré tout, le professeur Moropoulou avait pour mission de sécuriser les lieux “pour les 500 ans à venir”.
Des travaux à suivre
Une demande que cette scientifique aura du mal à satisfaire, dans la mesure où ses travaux lui ont permis de mettre en évidence une autre fragilité, que les murs branlant de l’édicule : de l’eau suinte sous le tombeau du Christ. La directrice des travaux a donc demandé à ce qu’une nouvelle campagne de travaux soit lancée, qui permette de soulever les dalles du sol pour assainir les lieux. Le Vatican a d’ores et déjà levé une enveloppe de 500 000 dollars pour ce chantier. Et cette perspective intéresse les archéologues au plus haut point. “Ce ne serait pas un scoop”, relativise Marie-Armelle Beaulieu, les dalles ont déjà été soulevées dans les années 1960, mais les progrès de l’archéologie pourraient mettre en évidence les fondations des anciens édifices du Saint-Sépulcre, et elle ne doute pas que cela sera “instructif”.
Suite des mystères du tombeau ?
Dans le cadre de ces nouveaux travaux, le professeur Moropoulou n’exclut pas une nouvelle ouverture du tombeau “si c’est nécessaire”. Elle ne commente plus les étonnantes manifestations qui ont fait les gros titres des journaux lors de l’ouverture du Tombeau du Christ. “Elle n’a pas été nommée pour étudier des manifestations extraordinaires, mais pour rebâtir”, rappelle Marie-Armelle Beaulieu. Toutefois, elle met à la disposition des scientifiques “tout ce qui a été collecté”. Libre à eux de mener leur enquête sur les étonnantes variations électromagnétiques qui ont perturbé les instruments de mesure lors de l’ouverture du tombeau en octobre 2016.
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