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Rencontre avec le professeur René Ecochard, chef du laboratoire de Biostatistique-Santé de Lyon, qui anime, avec son épouse Isabelle, des sessions de la Fédération africaine d'action familiale.
Aleteia : Quelle est, selon vous, la priorité absolue du futur président de la République?
René Ecochard : Il faudrait rétablir le dialogue entre les Français. Notre pays est traversé par des tensions qui s'expliquent surtout par un défaut de communication. Les médias ont, dans cette optique, une responsabilité écrasante. Il faut rappeler l'exigence de vérité, d'objectivité, mais aussi de décence et de bienveillance. Il n'est pas normal que nous ne puissions pas montrer les médias à nos propres enfants. Il n'est pas non plus normal qu'ils véhiculent une telle agressivité à l'encontre des religions, alors que 70% des Français croient en l'existence d'un Dieu. La libération des médias, qui aurait dû être une bonne nouvelle, a participé à la transformation de la sphère publique en un vaste marché, sans règle !
Quelles mesures devrait prendre le président après son élection ?
De même que nous avons fait les États généraux de la médecine, le président pourrait convoquer des États généraux des médias. Qu'ils remettent la vérité et la décence au cœur de leur travail. De même qu'au sein d'une famille, chacun fait un effort pour ne pas déclencher inutilement de disputes et de conflits, de même, nous avons la responsabilité de ne pas nous provoquer au sein de la sphère publique. Ne pas nourrir de conflits. Mais au-delà de cet aspect, je n'attends pas d'un président qu'il agisse à notre place. Simplement qu'il fasse grandir la capacité d'agir de chacun, qu'il respecte le principe de subsidiarité.
À quoi ressemblerait votre président idéal ?
Quelqu'un qui a fait ses preuves dans les petites choses. Dont la vie personnelle et familiale démontre qu'il est solide.
À quoi, nous chrétiens, devrions-nous être particulièrement attentifs lors de cette campagne présidentielle ?
Nous assistons, depuis 15 à 20 ans à l'extraordinaire développement de l'intérêt pour l'environnement. Les gens qui, comme moi, militent pour une écologie humaine, pensent que cette écologie commence par le respect de l'homme et de sa nature. Or tous les hommes sont fragiles à divers moments de leurs vies, ils ont besoin de la protection et de l'amour de leurs familles. C'est du côté de ces familles que nous avons le plus gros travail à réaliser. Quand je travaillais aux urgences, je voyais les dégâts que font les familles abimées et les arbres généalogiques brisés. Le dimanche en particulier, on m'amenait souvent des enfants, dont la maladie était en fait d'avoir des parents qui se disputaient. En Afrique de l'Ouest, il y a un proverbe qui résume cela : "L'enfant heureux est celui dont le père aime la mère". Et contrairement, encore une fois, à l'image qui est véhiculée par les médias, je vois la jeune génération très préoccupée par l'importance de la famille. Je vois par exemple, des hommes qui refusent des postes passionnants, parce qu'ils les obligeraient à se séparer de leurs femmes et de leurs enfants.