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Le pouvoir de la gratitude

Le pouvoir de la gratitude

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Anaïs Peano - publié le 17/03/17
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Savourer les petits bonheurs de la vie quotidienne, rendre grâce pour ces instants qui nous rendent heureux, être reconnaissants : c’est bénéfique pour nous et pour notre entourage. Alors, on s’y met ?

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Les premiers rayons de soleil sont apparus et l’on a savouré, en terrasse, ces premières heures annonçant le printemps. On se sent bien, un peu comme si l’on avait été touché par une grâce divine, alors pourquoi ne pas renouveler l’expérience ? Penchons-nous un peu sur les bienfaits de cette journée : le soleil, le café partagé entre amis ou en famille, la bonne humeur ambiante, il n’en faut pas plus pour déceler ici ce qu’on appelle un petit plaisir de la vie quotidienne. Rien ne le prévoyait et, pourtant, il est bien là : le bonheur. Il nous est tombé dessus, nous ne l’attendions pas mais nous l’éprouvons et nous tirons parti de ce cadeau inopiné de la vie.

Si nous faisons le bilan de ce petit moment passé en si bonne compagnie dans de si bonnes conditions, oui, nous sommes reconnaissants d’avoir reçu autant sans effort, sans contrepartie. En d’autres termes, nous constatons que dans l’ensemble, la vie est bonne, et nous lui en sommes reconnaissants. N’allons pas plus loin, nous tenons là une des clefs du bonheur que nous allons chercher à décupler : la gratitude et toutes les émotions positives qui en découlent. Nul besoin que se reproduise chaque jour des conditions aussi optimales, il suffit juste de savoir reconnaitre les petits instants de grâce qui nous rendent heureux dans une journée et d’en prendre pleinement conscience.

Sourire à la vie

La gratitude n’est pas seulement ce merci de convenance que l’on sème dans nos liens sociaux par automatisme. Remercier, c’est avant tout exprimer le positif dans notre relation avec les autres, c’est ce pouvoir qui nous fait sourire à l’autre et sourire à la vie. “Souris à la vie et la vie te sourira” aime à répéter le père Gilles le Tourneur du Breuil à ses ouailles. La gratitude s’inscrit dans le courant de la psychologie positive, psychologie complémentaire aux autres pratiques thérapeutiques, et a pour finalité l’épanouissement et le bien-être des personnes.

Le docteur Sébastien Garnero*, psychologue et enseignant à l’Université Paris V, explique que « la pratique de la gratitude est une valeur centrale de la psychologie positive. Elle est ce sentiment de reconnaissance vis-à-vis d’autrui, une sorte de construction sociale où les interactions entre individus s’améliorent mutuellement ». Véritable combo gagnant, la gratitude nous aide donc à la fois à nous décentrer, c’est-à-dire à nous reconnecter avec les autres, et à nous recentrer sur les choses simples, essentielles, de la vie. « Nous dépassons notre propre intérieur personnel pour accéder à l’universel » précise Sébastien Garnero, « au-delà de la performance, la gratitude nous pousse, dans notre potentiel d’adaptation et notre capacité à être heureux, à retrouver le bonheur d’être soi sans artifices ». Expérience spirituelle à l’échelle du quotidien, la gratitude nous apprend donc à relativiser et à nous débarrasser de ce qui empêche notre épanouissement personnel.

 S’affranchir du cynisme

Les contrariétés prennent souvent le pas sur les éléments positifs d’une journée et fondent des à priori tenaces qui parasitent nos émotions. Pour Boris Charpentier**, psychologue et coach spécialisé en développement personnel, la gratitude nous aide à nous défaire de cette mauvaise habitude. « Il s’agit de contrer le biais de négativité que nous avons reçu de nos ancêtres, obligés de veiller  et d’anticiper les dangers pour ne pas se faire dévorer, nous avons conservé ce mécanisme de défense » explique t-il. La méthode consiste simplement à réorienter sa perception sur un événement, un goût, un sentiment positif qui nous a fait plaisir. Il suffit d’en prendre conscience sur l’instant et d’y repenser ensuite en fin de journée pour retirer tous les bénéfices de ces petites brèves de bonheur qu’on a pu éprouver.

Boris Charpentier souligne ce processus comme une sensibilité nouvelle que nous devons travailler. C’est «l’idée de prendre conscience de ce qui va bien dans sa vie. Si je ne me le demande pas, je n’en prends pas conscience. La réalité se construit à travers les choses sur lesquelles je porte mon attention ». Le psychologue évoque toutefois les limites d’un tel exercice. En effet, être reconnaissant «ce n’est pas imaginer qu’on peut s’affranchir de nos émotions négatives » mais réaliser la chance que l’on a dans le moment présent au lieu de se projeter vers un futur souvent anxiogène et un passé nostalgique.  «Eprouver de la gratitude est un facteur de bien-être, elle permet d’apprécier la vie en général en termes d’énergie, d’optimisme et de générosité ».

Trois “kifs” par jour

Robert Emmons***, enseignant chercheur en psychologie à l’université de l’Illinois, a mené plusieurs expériences à partir desquelles il a pu affirmer que faire une liste de gratitude avant de s’endormir, en consignant par exemple dans un petit carnet ce qui a été positif dans une journée, permettait d’avoir un sommeil plus réparateur et une meilleure santé. Il n’en faut pas plus pour donner raison à Martin Seligman**** qui préconise de noter trois éléments de notre journée qui nous ont fait éprouver de la gratitude. Notre bonheur ne tient donc qu’à exprimer trois kifs par jour, pour reprendre l’expression de Florence Servan-Schreiber***** qui nous encourage à en parler à table le soir au moment d’un débrief en famille afin que ce petit bilan positif soit optimisé en un réel partage émotionnel.

Longtemps ingrate et consciente de ce penchant négatif dans sa vie, Christie Vanbremeersch******, blogueuse et auteure de livres de développement personnel, a partagé avec nous ses petites astuces de gratitude pour voir la vie toujours du bon côté. « Je ne reste pas avec le négatif, j’essaie toujours de dire aux gens qui m’entourent ce que j’aime chez eux, parce qu’il est toujours plus facile de faire une liste de reproches qu’un remerciement. Par exemple, mon mari travaille beaucoup, pourtant lorsqu’on regarde la télévision, il se met à repasser le linge de la maison. J’éprouve un grand sentiment de reconnaissance quand je vois les piles d’habits pliées à la perfection, et je le remercie pour ce sentiment qu’il a produit chez moi ». Christie recommande également, au même titre que la plupart des spécialistes, d’écrire à ses proches des lettres de gratitude où nous les remercions d’être ce qu’ils sont et de tout le bonheur qu’il peuvent nous apporter dans notre vie. « Cette année, je n’ai fait aucun cadeau mais j’ai écrit de petites cartes pour remercier les gens qui comptent pour moi, pour qu’ils aient conscience de leur valeur à mes yeux et leur souhaiter à mon tour tout le bonheur qu’ils m’offrent ».

Outre cette impression de reconnaissance envers l’autre, Christie insiste sur l’importance de se rendre compte qu’en s’efforçant à aller vers les autres, les gratifier de leur sollicitude envers nous, la vie devient plus agréable et il est plus facile d’avancer. Elle s’est même approprié un petit rite issu du livre de Lee Brower, le secret : choisir un petit caillou dans la nature, comme un grigri, et en le tenant dans la paume de sa main le soir, avant de s’endormir, lui raconter ce qui l’a rendu heureuse dans la journée.

 

*Sébastien Garnero est psychologue, psychothérapeute et sexologue, spécialisé en psychologie positive, à Paris . Il est également chargé d’enseignement à l’Université Paris V et expert consultant en ligne ESanté.

**Boris Charpentier est psychologue et coach installé à Paris, diplômé des Université Paris V et Paris X, il utilise un panel d’outils thérapeutiques innovants, adaptés à chaque patient, dont la psychologie positive.

***Robert Emmons, docteur en psychologie de l’Illinois a enseigné UCLA et Beverley. Il est l’auteur de Merci! Quand la gratitude change nos vies, traduit en français aux éditions Belfond.

****Martin E. P. Seligman est un chercheur en psychologie à l’Université de Pennsylvanie. Il est l’auteur de nombreux livres sur le développement personnel.

*****Florence Servan-Schreiber est l’auteure de nombreux livres sur la psychologie positive dont 3 kifs par jour aux éditions marabout. Elle anime également des ateliers de bonheur.

******Christie Vanbremeersch est blogeuse et a fondé Plumes de vie, atelier de coaching d’écriture sur les livres de développement personnel.

 

 

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