Telle est la proposition d’un parisien dans le cadre de la campagne du budget participatif de la capitale.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
« Raser le Sacré-Cœur ». Cette proposition déposée par un parisien sur le site du Budget participatif de la mairie de Paris a pour but de démolir la Basilique « verrue versaillaise qui insulte la mémoire de La Commune de Paris » au cours « d’une grande fête populaire ». Une illustration des limites de la démocratie directe ?
La basilique, symbole de répression ?
Dissimulé derrière le pseudonyme Nathalie Lemel, du nom d’une militante féministe de la Commune de Paris, l’homme à l’origine du projet a expliqué son intention sur l’antenne de France info : « C’est une provocation pour rappeler ce qu’est le Sacré-Cœur dans la mémoire de la Commune de Paris. […] Je le trouve vraiment affreux et disproportionné dans le quartier. Il écrase tous les autres bâtiments de ce petit village. » Au-delà de la justification esthétique, cette proposition a surtout pour but de rappeler que la Basilique a été construite à l’endroit où a débuté l’insurrection du 18 mars 1871 et qu’elle est considérée comme un symbole de la répression de la Commune dont elle est censée avoir « expié les péchés » selon certaines interprétations historiographiques.
Le projet le plus populaire du Budget Participatif
La proposition connaît un véritable engouement : il s’agit du projet le plus « liké » des 2248 idées émises sur le site du Budget participatif de la mairie de Paris. Avec ses 292 « j’aime », « Raser le Sacré-Cœur » arrive en tête devant deux propositions sportives (la construction d’une salle de boxe et la création d’une structure couverte de beach volley) et un projet solidaire de « discosoupe pour les migrants ». 138 personnes ont indiqué être prêtes à s’associer au projet. Parmi les commentaires, un certain « Roum » écrivait le 17 février : « Rappelons que Zola (entre autre) s’érigea contre cette construction obscurantiste. Utilisons l’espace dégagé pour en faire un parc de La Barre », du nom du chevalier décapité pour blasphème en 1766.
Devant un tel succès, la mairie de Paris a été poussée à s’exprimer, déclarant le projet « non recevable ». Pauline Véron, adjointe au maire a expliqué : « Nous essayons de construire des choses plutôt que de les détruire. »
Les projets proposés et votés par les parisiens seront financés par la mairie de Paris à hauteur de 5% du budget d’investissement de la ville (un demi milliard d’euros). Les propositions déposées du 24 janvier au 21 février sont consultables en ligne et disponibles pour le vote jusqu’au mois de septembre, puis le financement sera adopté en décembre. Au sein de la rubrique culture et patrimoine, plusieurs projets ont pour ambition de préserver le patrimoine religieux de la capitale : « Rénovons les vitraux des chapelles de l’église Saint-Sulpice », « Restauration des fresques de l’église Sainte-Elisabeth », « Éclairage de l’église Saint-Bernard de la chapelle », ou encore la « Restauration des grilles de l’église Saint-Vincent-de-Paul ».
Le deuxième site culturel le plus visité de la capitale
L’ enquête de fréquentation des sites culturels parisiens publiée en 2015 par le Site officiel de l’Office du Tourisme et des Congrès de la ville de Paris, établit que la Basilique du Sacré-Cœur occupe la deuxième place au classement des lieux les plus visités avec 10 millions de visiteurs. Elle arrive derrière Notre-Dame de Paris (13,6 millions) mais devant le musée du Louvre et la Tour Eiffel. Il est intéressant de noter que dans le top 10 des sites les plus visités figure un troisième édifice religieux : la chapelle Notre-Dame de la médaille miraculeuse qui se place en huitième position avec 2 millions de visiteurs.