Un trait d’humour du Pape François sur les Martiens soulève une question moins anecdotique qu’il n’y parait.Dans son homélie, lundi dernier, le pape François s’est interrogé sur ce qu’il adviendrait si des extraterrestres débarquaient sur notre planète. Et s’il faudrait les évangéliser. “Si demain arrivait une expédition de Martiens, verts, avec un long nez et de grandes oreilles, comme nos enfants les dessinent… Et si l’un d’eux nous disait : “Je souhaite être baptisé”. Que se passerait-il ? », s’interrogeait le Saint Père dans cette homélie imagée.
Au-delà du trait d’humour et de la fraîcheur du ton, cette allocution invite à se poser la question de la possibilité de l’existence d’une vie extraterrestre, éclairées par l’enseignement de l’Église.
Deux précisions sont nécessaires pour aborder le cœur de la question. La première consiste à rappeler que l’on peut tenter de répondre à cette question en s’appuyant sur la théologie et la science, mais pas sur le Magistère de l’Église. Celui qui recherche une déclaration de l’Église sur ce sujet, ne trouvera rien. La deuxième est de souligner que la véritable question concerne non pas la vie extraterrestre en général, mais la possibilité d’une forme de vie intelligente non humaine. L’existence possible d’une forme de vie extraterrestre non intelligente, qu’elle soit élémentaire ou complexe – par exemple une bactérie, une plante ou un animal – ne soulève guère de commentaire théologique.
L’affaire est bien différente si l’on s’attache à l’hypothèse d’extraterrestres intelligents.
Du point de vue, que l’on pourrait désigner, comme la théologie de la création ; rien ne s’oppose à faire de la place à d’autres êtres intelligents. L’univers est immensément grand et Dieu a bien pu les créer. Mais la Bible parle de ce monde terrestre, et rien ne laisse entrevoir dans les écritures une allusion à d’autres mondes, habitables ou habités.
C’est plutôt la théologie de la rédemption qui fait obstacle à l’hypothèse de l’intelligence extraterrestre. Elle rappelle la relation privilégiée et exclusive de Dieu avec l’homme. Dieu – la Deuxième Personne de la Trinité – s’est incarné, s’est fait homme. Pas martien. Dès lors, la posture la plus raisonnable est un scepticisme plus que prudent.
Lire aussi : Un chrétien peut-il croire en d’autres planètes « habitables » comme la Terre ?