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Le secret du salut est terriblement simple

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Catherine Soudée - publié le 06/03/17
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Le salut est là, à notre portée, incroyablement doux et humble. Le père Molinié nous montre comment l’atteindre.

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Le père Marie-Dominique Molinié (1918-2002), dominicain, nous invite à nous accepter comme nous sommes dans notre pauvreté dans Le Courage d’avoir peur, réédité en janvier.

Le secret du salut est terriblement simple. Sa simplicité fait peur car elle nous prend à rebours de nos habitudes, de nos angoisses. Le salut est là, à notre portée, incroyablement doux et humble. Son nom n’est pas celui d’une théorie ou d’une recette, mais celui du Sauveur. Le Christ apporte la paix à celui qui a le courage de s’abandonner à sa miséricorde, de lâcher prise. « Le père Marc-Dominique Molinié, est un prédicateur inhabituel, au langage concret, savoureux, imagé, touchant le cœur pour éveiller l’intelligence de la foi. Brûlé au feu de Dieu, il est de ceux qui nous font prendre conscience que nous n’avons pas d’autre issue que l’adoration ou le désespoir. Encore faut-il le courage d’avoir peur. » (Frère Francis Marneffe)

Le plus important est de se laisser faire par la grâce de Dieu. Ce qui est grave, ce n’est pas de tomber, c’est de se trouver des excuses si on est tombé et de se justifier. Nous devons accepter d’être pécheurs, et nous laisser relever par le Seigneur. Telle est le fondement de la belle méditation que propose le père Marie-Dominique Molinié.

Replonger dans la Parole de Dieu

Le démon rode, en particulier autour des bons chrétiens, pour les empêcher de voir la lumière. Pour lutter contre cet aveuglement, il faut lire la Parole de Dieu. Cette Parole nous touche chaque jour d’une manière nouvelle. Le mieux est de se réfugier dans la catégorie des pécheurs qui se convertissent, être comme des enfants, chercher à croiser le regard du Christ comme le bon Larron qui a tout compris à ce moment-là. Dieu est miséricordieux. Il faut parfois du temps pour rencontrer la miséricorde de Dieu et se convertir.

Jésus veut être aimé pour lui-même. Nous devons aimer les autres pour eux-mêmes : « Aimer quelqu’un pour lui-même, c’est l’aimer pour sa misère et non pour ses qualités ». C’est Dieu qui attire les hommes à lui. Tout l’Ancien Testament est une déclaration d’amour de Dieu à son peuple : c’est la loi de l’amour. Cependant la grâce vient avec le Christ. La grâce nous permet de bien vivre dans la réalité.” « On est réconcilié avec le réel quand on est réconcilié avec Dieu. C’est le seul équilibre véritable, celui qui nous donne le bonheur. » Le plus important n’est pas de faire beaucoup de bonnes oeuvres, c’est de reconnaître avant tout que nous avons besoin de la grâce pour aimer.

Offrir tout à Dieu

Nous sommes créés à l’image de Dieu Trinité. Pour suivre Jésus, il faut accepter d’être parfois en silence. Dieu nous demande d’être des adorateurs. Nous serons jugés sur l’amour, mais surtout sur la délicatesse et l’humilité. L’auteur cite la petite Thérèse : « Ce qui plait à Dieu dans mon âme, c’est de me voir aimer ma petitesse et mon néant ». Chaque jour, nous pouvons offrir notre journée, même si c’est une journée lamentable. Le plus important c’est d’être aimé de Dieu.

L’Église est touchée depuis toujours par ces mots « chasteté, pauvreté, obéissance ». Voici ce que le père Marie-Dominique écrit sur la chasteté : « Notre Dieu a un amour jaloux. Dieu réclame l’exclusivité. Cette joie inspire le besoin de se cacher pour Lui appartenir, pour qu’Il soit le seul à jouir de nous, et de ne se révéler aux autres que dans la mesure où lui-même nous le demande. L’esprit de chasteté est donc l’âme du silence… ». « La Sainte Vierge a bien fait de tout garder pour elle, on ne peut m’en vouloir d’en faire autant », disait Thérèse. Et Jésus : « Quand vous priez ou jeûnez, faites-le dans le secret, et votre Père qui voit dans le secret vous le rendra ». Il faut être prudent vis-à-vis de ceux qui cherchent à nous dévoiler et qui nous disent un peu trop de compliments. Nous devons juste nous réjouir de notre néant, accepter surtout de ne pas nous prendre au sérieux.

Le Seigneur nous invite également à vivre de la pauvreté, c’est-à-dire mendier l’amour de Dieu et accepter d’avoir besoin des autres, ne pas nous inquiéter pour l’avenir. Le Seigneur nous donnera en son temps la grâce pour vivre les épreuves. Nous pouvons aussi obéir à ceux qui ont une bonne autorité vis-à-vis de nous. Le plus important, c’est d’aimer. Lorsque qu’on aime, on pardonne sans cesse, on aime Dieu à la mesure dont on aime nos frères.

Être humble 

Pour le père Marie-Dominique, être humble, c’est devenir intelligent, puisqu’on comprend la grandeur de Dieu. L’auteur nous dit encore : « Ce sont souvent les consolations qui nous rendent humbles, plus que les humiliations ». Plus on a confiance en Dieu, plus on est humble. Nous devons essayer de ne pas faire les choses pour être vus, mais privilégier l’amour l’humilité, la foi.

Devenir des contemplatifs 

L’auteur explique que pour lutter contre l’orgueil, il faut se convertir. Toute conversion est passive, par pure grâce. Il faut s’offrir à la miséricorde. Saint Jean de la Croix nous parle de purifications passives. Une purification passive, c’est une opération, c’est Dieu qui intervient. Le Seigneur nous guérit progressivement, pour que nous puissions peu à peu nous laisser brûler par son amour. Sur ce chemin, appuyons-nous sur l’Eucharistie et la douceur de la Vierge Marie. Nous devons peu à peu apprendre à devenir des contemplatifs. Il y a des contemplatifs conscients (dans les monastères) et inconscients : « Ce sont tous les pauvres de Yahvé, écrasés sans rien y comprendre par la cruauté des puissants et le poids d’un monde endurci, qui traversent la vie en faisant inconsciemment ce que les carmélites (par exemple) devraient faire consciemment. »

Notre vocation ? L’amour 

Notre vocation, finalement, c’est l’amour. Notre seule certitude, c’est l’amour de Dieu. Il faut dire « oui » à Dieu. Le Seigneur nous guérira progressivement. Commencer par acquérir l’esprit d’enfance, c’est-à-dire l’humilité. Lorsqu’on vit une tentation, commencer par se réfugier dans l’humilité. On s’humilie d’être encore pécheur. On offre nos réussites et nos échecs. Appuyons-nous sur la prière de la Vierge Marie. Apprenons à rester aux côtés de celui qui souffre : « Un simple sourire, un regard qui semble dire : “Oui, je sais”. Le mystère de la souffrance est un mystère de déréliction ». Le Seigneur nous invite à accueillir notre pauvreté par amour.

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Le courage d’avoir peur de Marie-Dominique MoliniéÉditions du Cerf, janvier 2017, Collection Points vivre, 309 pages, 7,80 euros.

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