Des témoignages préoccupants ne cessent d’arriver à la rédaction de Fides, les enfants ont peur de ne pas revoir leurs parents…
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Des témoignages de la situation que vivent les immigrés en situation irrégulière depuis l’arrivée à la Maison Blanche du Président Donald Trump ne cessent d’arriver à la rédaction de l’agence Fides. “Entre peur et angoisse, de nombreux enfants ne fréquentent plus l’école pour ne pas faire risquer l’expulsion ou le rapatriement forcé à leurs parents”, rapporte l’organe d’information des œuvres pontificales missionnaires (OPM). Leur seul abri, en attendant une officialisation de leur accueil : les églises où les autorités hésiteraient encore à pénétrer de force pour capturer des clandestins.
État d’incertitude
“Si l’on veut comprendre l’impact des opérations des gardes frontières américains dans plus de 60 communautés de tout le pays, en ce début du mois de février, nous pouvons écouter les enfants. Ils ne veulent pas aller à l’école en pensant que leurs parents sont sur le point d’être rapatriés pendant qu’ils ne sont pas là”, a fait savoir Mgr José Gomez, vice-président de la Conférence épiscopale des États-Unis au U.S. Regional World Meeting of Popular Movements ayant lieu à la Central Catholic High School de Modesto en Caroline du Nord.
Et il n’est pas difficile d’imaginer que la proposition en cours d’étude de l’administration américaine, autorisant les autorités à séparer les enfants de leurs parents pour dissuader les migrants à entrer illégalement sur le territoire, n’aide pas à calmer ce climat de peur et de confusion dénoncé, il y a quelques semaines, comme “extrêmement anxiogène” pour une multitude d’enfants, par les responsables de la Pastorale sociale dans les paroisses. “Nous avons des enfants à la Dolores Mission – racontait à Fides, Elie Hidalgo, une des responsables, à la mi février – et si leurs parents arrivent en retard à la maison après le travail, ils deviennent immédiatement inquiets”.
Un risque de séparation familiale ?
Et si les parents effectivement ne reviennent pas, où iront ces enfants ? Paroisses et cliniques associées de tout le pays, depuis début février, offrent aux migrants des rencontres d’information pour leur faire connaître leurs droits, et leur dire quoi faire si les personnels de l’Immigration et des Douanes des États-Unis se présentaient à leur porte. Il est précisé aux agents qu’ils “ne peuvent entrer si la porte ne leur est pas ouverte”, ou suggéré aux migrants quelques programmes pour leurs enfants “au cas où, à eux parents, il leur arriverait quelque chose”. Et puis surtout il est conseillé aux parents de prévoir “un document signé, une procuration”, déléguant l’exercice de l’autorité parentale à un tiers, pour ne pas risquer que leur enfant finisse dans le système des adoptions. “Une possibilité réelle”, affirme la responsable de la Pastorale sociale à la Dolores Mission, et “l’une de nos plus grandes peurs”.
Des affiches sont également placardées sur les portes d’entrée des églises, souligne encore Fides, en signalant par exemple à Denver (Colorado), l’initiative en ce sens de la First Unitarian Society, qui rassemble des églises chrétiennes et d’autres groupes religieux. Ces affiches indiquent entre autres aux agents quels sont les droits des migrants et signalent qu’à l’intérieur se trouvent des personnes qui attendent une réponse pour un visa ou une demande d’asile.