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L’homme est un mystère pour lui-même. En se réconciliant avec son passé, il devient capable de tenir sa place dans le présent. Mais, s’il n’est pas en paix avec son passé, il aura peur de l’avenir. « Le mal que j’ai fait hier, le ferai-je demain, et pire encore ? » Or, qui pourrait nous réconcilier avec ce passé qui comporte toujours une large part d’ombre ? Bien sûr, notre passé n’est pas fait que d’ombres, mais ce sont ces ombres qui nous font peur.
Quand Adam et Ève eurent mangé de l’arbre que Dieu leur avait interdit, ils virent qu’ils étaient nus – c’est-à-dire sans défense aucune, vulnérables, exposés aux regards de tous – et ils eurent peur. Dieu leur avait interdit cet arbre car Il savait que, par eux-mêmes, ils seraient incapables de discerner le bien du mal. Si Dieu les chassa alors du Paradis, ce fut pour leur éviter le pire. Manger encore de l’arbre de Vie dans l’état où ils étaient, c’eût été pour eux une catastrophe : vivre éternellement brouillé avec Dieu ! Il y avait de quoi avoir peur. Pourtant, Dieu préparait déjà l’aurore : « Reconnais ton état, assume ton passé, présente-toi devant moi tel que tu es, je saurai faire de toi un homme nouveau. » Dans cette promesse, c’est bien sûr Dieu-fait-homme, Jésus, le Seigneur qui s’annonce. C’est lui et lui seul qui a la puissance de nous réconcilier avec notre passé, avec notre Dieu et Père, pour faire de notre présent une rencontre avec Lui, bienfaisante aussi pour les autres, et de notre avenir un bonheur sans ombre ni terme.
Nous allons, pendant quarante jours, nous associer avec plus d’intensité qu’habituellement au combat que le Christ a affronté au désert, et l’éprouver, en nous et librement, avant de célébrer sa Passion, puis sa Résurrection dans la lumière de Pâques. La tentation qui nous guette aujourd’hui, peut-être plus qu’en d’autre temps, c’est celle de la toute-puissance, et avec elle, l’illusion de l’impeccabilité. Nous voudrions tenir notre avenir entre nos mains humaines, scientifiques, économiques et politiques. Nous voudrions conquérir l’amour au gré des attirances de notre cœur. Nous voudrions être purs, d’une pureté acquise par nos propres forces. Même dans l’Église, nous voudrions être sans défaillance, et que nos frères, nos prêtres, nos évêques, la Curie et jusqu’au Pape, soient purs de toute faiblesse. Ce n’est pas ainsi que Dieu voit les choses. Il dépose ses dons dans des vases d’argile. Or l’argile est tout sauf transparent. La transparence est promise, oui, mais pour la Jérusalem céleste avec ses portes de cristal.
« Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ! » Reconnais ton état, assume ton passé, présente-toi devant le Père miséricordieux tel que tu es… Suffirait-il de se reconnaître poussière et de croire pour recevoir de Lui, aujourd’hui et tels que nous sommes, la vie bienheureuse qu’il avait offerte, dès le premier jour, à nos premiers parents ? Suffirait-il de se reconnaître poussière et cendre, et de croire en Lui, pour devenir lumière dans le monde d’aujourd’hui ?