Un troisième chrétien a été assassiné en deux jours dans le Nord-Sinaï.
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Ils avaient annoncé de nouvelles attaques contre la communauté chrétienne, ils sont passés à l’acte. Deux jours après la diffusion d’un message vidéo de facture jihadiste, promettant de la prendre à nouveau pour cible, trois chrétiens coptes ont été retrouvés assassinés dans la péninsule du Nord-Sinaï. Un homme de 40 ans a été retrouvé mort, le 23 février, d’une balle dans la nuque sur le toit de sa maison, deux autres la veille dans les environs d’une école. Tous les trois à Al-Arish, chef-lieu de la région.
Dans sa vidéo, rapporte l’agence Fides, l’État islamique revendiquait également encore une fois le massacre de chrétiens perpétré le 11 décembre dernier dans l’église de Botrosiya, près de la cathédrale copte orthodoxe du Caire, qui a fait 29 morts et une cinquantaine de blessés parmi les fidèles. Et ajoutait : « Les coptes sont notre proie favorite ».
Selon les services de sécurité, les deux hommes tués, selon certaines agences, auraient été identifiés comme étant Saad Hana, âgé de 65 ans, retrouvé criblé de balles, et son fils, Medhat, de 45 ans, retrouvé carbonisé. Avec ces trois dernières victimes, le nombre de coptes tués dans le Sinaï au cours de ces dernières semaines monte à sept. Le 12 février dernier, des tueurs masqués à moto ont tué un vétérinaire chrétien alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture, toujours à al-Arish, où, à la fin de janvier, un autre chrétien de 35 ans avait été assassiné.
Le Nord-Sinaï, région martyre
Depuis que l’armée a destitué le président Mohamed Morsi en 2013, le nord du Sinaï est le théâtre d’attentats meurtriers perpétrés par les jihadistes. Une cinquantaine de lieux de culte a été incendiée durant les mois qui ont suivi le renversement. Mais comme le fait remarquer l’agence AsiaNews, les chrétiens coptes sont la cible répétée des islamistes depuis l’époque d’Oussama Ben Laden. La branche locale d’Al-Qaeda avaient promis, en 2010, un “nettoyage” de tous les chrétiens, et était passée à l’action dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2011, en faisant exploser une voiture piégée devant une église copte. Bilan : une trentaine de morts et 80 blessés parmi les fidèles.
Après la diffusion du message vidéo, le 20 février dernier, et ces nouvelles menaces contre les chrétiens, l’université d’al-Azhar au Caire a réagi en annonçant rien de moins que “la fin imminente du groupe jihadiste”. Selon elle, l’annonce de nouvelles attaques est “une tentative de déclencher des conflits sectaires pour chercher de nouveaux adeptes”.
Le Saint-Siège au Caire
Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, était au Caire ces 22 et 23 février, pour participer justement à un séminaire à l’université islamique Al-Azhar, sur le thème : “Le rôle d’Al-Azhar al-Sharif et du Vatican pour contenir le fanatisme, l’extrémisme et la violence au nom de la religion”. Ce séminaire est un premier pas dans le rétablissement des relations entre le Saint-Siège et Al-Azhar, après la rencontre historique entre le pape François et le grand imam de la mosquée d’Al-Azhar au Caire (Égypte), Ahmed Al-Tayeb, le 23 mai 2016. Rencontre, après cinq ans de gel, qui posait les jalons d’une réelle reprise du dialogue officiel entre le Saint-Siège et la plus grande institution académique de l’islam sunnite.
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