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Aider les autres sans s’oublier soi-même

Aider les autres

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David Bonhomme - publié le 20/02/17
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Je veux être connu comme une personne disponible, au service, qui pense aux besoins de l’autre avant mes propres besoins. Comme je l’ai appris, je veux suivre l’exemple de Jésus en aimant mon prochain et en le servant du mieux que je peux. J’aime rendre service, je trouve beaucoup de satisfaction à aider les gens à grandir, à leur éviter certaine frustrations et certains pièges. Il m’arrive souvent de vouloir enlever la souffrance liée à certaines étapes de l’évolution des gens.

Ces dernières années, je me suis retrouvé à vouloir faire beaucoup pour des proches, collègues, amis, connaissances… Plus je grandissais dans mes compétences et plus je gravissais les échelons, plus j’avais envie de partager toutes mes découvertes.

J’ai grandi avec un père pasteur, qui a consacré une bonne partie de sa vie au service des autres, en voulant tout donner pour que les gens ne tombent pas dans les pièges de la vie ! Je suis donc naturellement devenu un moteur dans mes relations, je veux aider les gens à progresser, avancer, je veux croire en eux, leur donner le meilleur de moi-même pour qu’ils croient à leur tour en eux et dans les dons que Dieu leur a donnés…

Mais il arrive un moment où la locomotive se fatigue, se frustre, s’énerve, voire casse… trop épuisée à tirer les wagons derrière. Vous reconnaissez-vous dans cette description ?

Quand j’étais vraiment à bout, j’avais la sensation de me sentir abusé par ces gens que je voulais aider. J’en venais à ne plus supporter les gens que je voulais aider !

Je me sentais nul de penser comme ça, mais c’était plus fort que moi, j’en avais marre de me donner aux autres mais je ne pouvais pas faire autrement ! C’est arrivé à un tel niveau de frustration que j’ai décidé de me faire aider… Je suis allé voir une thérapeute et ça a été le début d’un nouveau départ.

C’est lors de cet accompagnement que j’ai réalisé à quel point j’avais tort. Mes croyances sur ce sujet étaient fausses et m’envoyaient tout droit dans le mur.

Apprendre à recharger ses batteries 

J’ai appris que dans une relation saine, chacun faisait 50 % du chemin… Il peut y avoir des moments où l’un des deux est plus faible et où l’on arrive à un 40 / 60, mais dans la moyenne cela doit s’équilibrer. Le souci, c’est que naturellement je faisais un 80 % du chemin vers l’autre, mais lui ne m’avait pas demandé d’en faire autant ! Je faisais 80 % du chemin parce que je me disais que si je ne le faisais pas, la personne ne grandirait pas… Jésus a donné sans compter, non ? Seulement en donnant autant, sans en être invité, on se fatigue vite, on puise dans ses réserves, on ne parvient pas à recevoir, on aime donner, se sacrifier, mais inconsciemment on est assez hermétique aux dons…

J’aimais vraiment me donner à fond, faire grandir la relation le plus rapidement possible, gagner la confiance, puis me mettre au service pour que la personne grandisse. J’étais très pro-actif, même trop. Une aide non sollicitée peut être vécue comme une agression, du contrôle, de l’ingérence.

Chacun décide de la vitesse à laquelle il veut avancer. On peut faire tout ce qu’on veut pour qu’elle évolue, même la pousser, mais cela ne fonctionne pas ! C’est même contre-productif.

Quand on prend conscience qu’on doit rester à 50 % de la relation, on ressent un énorme vide : d’abord, les gens autour ont l’habitude que l’on soit à 80 %, qu’on organise les soirées, lance les discussions, propose nos services, donne nos contacts, trouve du travail, encourage, valorise… Mais tout à coup elles sont déçues car on donne moins de soi.

L’autre défi, c’est qu’on se sent seul avec soi-même… Dur de faire face à notre silence ! On découvre un immense vide qui se remplissait pas les besoins des autres ou en tout cas les besoins que l’on avait imaginés.

On prend conscience qu’on n’a jamais pris le temps d’analyser comment recharger nos batteries, et qu’elles sont vides depuis un moment.

Prenez soin de vous 

Pour donner, il faut savoir recevoir des autres mais aussi de nous-mêmes. Oser prendre du temps pour soi, un jour à ne rien faire par exemple. Je sais ce que vous vous dites, j’aurais eu la même réaction : « Nous avons tous dans notre entourage des gens généreux, qui se donnent à fond et qui sont très heureux et épanouis ». Deux options : soit ils sont très équilibrés et savent comment recevoir et remplir leur réservoir, soient cela fait longtemps qu’ils puisent dans leur réserve, se montrent sous leur meilleur visage, vous disent que tout va bien… Quand on casse les voyants d’une voiture, même s’il n’y a plus d’essence ou d’huile, vous ne le voyez pas et un jour ou l’autre la machine s’arrête brusquement !

Quand je regarde de plus près, Jésus avait ses moments seul, ses moments pour lui, pour se ressourcer. Il priait, s’éloignait de la foule, partait seul dans le désert…

Pour être une source d’inspiration, d’encouragement, de soutien pour notre entourage, il faut savoir remplir notre vase et pas uniquement le temps passé à l’église et à prier… Nous sommes faits d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Ils ont chacun des besoins différents.

Si vous vous retrouvez dans cette situation, mon conseil est simple : commencez à prendre soin de vous. Au début ça va être dur. Votre cerveau a tellement été habitué à fonctionner d’une certaine manière que vous allez avoir du mal à vous reposer, mais persévérez. Et puis pensez à vous faire aider, pour comprendre ce qui vous pousse à faire ce que vous faites ! La peur ? Des mauvaises croyances ? Il est temps de vous reconfigurer. Je suis encore en reconfiguration, mais je peux vous dire qu’en changeant cet aspect, j’ai découvert combien je pouvais être exigeant vis-à-vis des autres, parfois trop, que je ne regardais pas à la personne telle qu’elle était mais à ce qu’elle pouvait devenir. Il y a un aspect sympa à poser ce regard sur les gens, mais cela devient vite difficile à vivre car la personne se sent amoindrie ! Surtout si elle n’a pas demandé d’aide.

J’ai pu reconstruire des relations qui s’étaient brisées à cause de mon attitude et j’ai d’un coup découvert que c’est en prenant soin de moi que j’avais le plus grand des impacts.

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