À l’angélus de dimanche, le Saint-Père compare la mauvaise habitude d’aujourd’hui d’injurier son prochain à un meurtre commis dans son cœur.
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“Même si elles n’ont pas la gravité d’un meurtre, insultes et injures sont révélatrices de comportements qui portent atteinte à la dignité de la personne (…) celui qui insulte son frère le tue dans son cœur” , a déclaré le pape François en développant, dimanche, à l’angélus, un nouvel aspect du discours de la montagne rapporté dans l’Evangile de Matthieu (5, 17-37). “Aujourd’hui on insulte comme on dit bonjour (…) cette attitude est sur la même ligne que le meurtre, s’il vous plaît, n’insultez pas ! Nous n’y gagnons rien”, a-t-il exhorté en invitant les 20 000 fidèles rassemblés sous ses fenêtres, à ne “pas être des chrétiens de façade mais de substance”, capables de pratiquer cette “justice supérieure” dont parle Jésus dans ses enseignements.
Pas de différenciations dans les offenses
En particulier, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus examine trois aspects : le meurtre, l’adultère et l’injure, tous “nocifs” car animés de l’intention de “faire du mal à son prochain”, a expliqué le Pape. Car, “comme on arrive à l’homicide à travers les injures et les offenses, on arrive à l’adultère à travers l’intention de posséder une femme qui n’est pas la sienne. L’adultère, comme le vol, la corruption et tous les autres péchés, sont d’abord conçus au plus profond de nous-mêmes et une fois les mauvais choix faits dans nos cœurs, ils se concrétisent dans nos comportements”.
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Jésus, en parlant de “justice supérieure”, a poursuivi François, renvoie à une justice fondée sur “l’amour, la charité, la miséricorde” qui n’admet pas de “différenciations” dans les offenses, mais à les voir toutes comme “une violation” de la personne humaine, y compris dans “les mauvaises pensées” qui viennent par exemple dans le domaine de l’adultère, selon le commandement de Jésus : “Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur”. Jésus, en disant cela, a insisté le Saint-Père, va “à la racine du mal”, invite à réaliser “la substance des commandements”, et donc à faire “pleinement” la volonté de Dieu .
Sincérité et non-formalisme
Jésus dit aussi de ne “pas jurer”, un comportement qui est signe “d’insécurité et de duplicité” dans la manière de “gérer les relations humaines”, a souligné le Pape, voire par exemple quand “on instrumentalise l’autorité de Dieu pour donner une garantie à nos affaires humaines”. Non, les chrétiens sont invités à instaurer entre eux, dans leurs familles, et dans leurs communautés, “un climat de transparence et de confiance mutuelle” qui montre leur sincérité, évitant ainsi tout “recours à des interventions supérieures pour être crus”. La méfiance et la suspicion, a réaffirmé François, “menacent toujours la sérénité”. Comme “le risque du formalisme” qui fait dire aux gens “je peux ceci, pas cela … je peux aller jusque là, jusque-là je ne peux pas…”, avait-il souligné juste avant, en lançant aux fidèles : “Non, non, il faut aller plus loin !”.
Et de nouveau après la prière de l’angélus, comme dans un refrain : “N’insultez pas ! N’insultez pas ! Ne lancez pas de mauvais regard, un regard de possession… à la femme du prochain ; ne jurez pas. Les trois commandements de Jésus, c’est si facile !”, a-t-il recommandé par deux fois, avant de mettre fin à la rencontre dominicale.