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La fidélité, un principe aujourd’hui dépassé ?

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Sophie Lutz - publié le 13/02/17
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Réaffirmons la valeur et le bien-fondé de la fidélité.

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Les associations familiales catholiques ont perdu le procès intenté contre Gleeden, site de rencontres extraconjugales, à qui elles reprochaient de promouvoir l’infidélité par voie publicitaire, alors que l’article 212 de la loi sur le mariage prévoit une obligation de fidélité.

“C’est parfois en restant fidèle qu’on se trompe le plus” ou encore “Contrairement à l’antidépresseur, l’amant ne coûte rien à la sécu.” Les slogans de ces publicités sont de vrais sujets de bac de philo. Le juge a voulu lui aussi jouer au jeu de l’énoncé du bac en affirmant : “L’infidélité n’est pas nécessairement une faute. Le conjoint peut être d’accord.” J’ai envie de m’y mettre aussi : “Ce que dit un juge qui rend son jugement est-il forcément juste, moral, et vrai ?”

La faute contre l’autre est toujours aussi une faute contre soi-même

Si tu renies ta parole en accord avec ton conjoint, ce n’est pas un reniement, nous explique ce juge. Un oubli majeur dans ce raisonnement : la faute contre l’autre est toujours aussi une faute contre soi-même. Tout ce qui concerne la sexualité aujourd’hui obéit à ce seul critère : si tous les partis (le mari, la femme, l’amant ou la maîtresse) sont consentants, il n’y a pas de mal. De même pour les gestes que l’on pose, du moment qu’il y a consentement des deux, il n’y a pas de mal. Ce qui est faux. On peut consentir librement à se faire du mal. Le plus souvent par ignorance. D’où l’intérêt d’être prévenus. D’où l’intérêt de la morale.

On dit que le plus difficile est de se pardonner à soi-même : n’est-ce pas la preuve que celui qui peut le plus blesser, c’est soi-même ? C’est particulièrement vrai dans toutes ces questions autour de l’amour et de la sexualité. Certes l’autre peut me blesser. Mais dans les slogans cités plus haut, ce sont les arrangements boiteux avec sa propre conscience, les raisonnements éthiques bricolés, pour ne pas dire torturés, qui créent les situations les plus blessantes. Comme il sera douloureux de s’avouer que l’on n’a pas réfléchi plus loin qu’une bouchée de pomme (la pomme croquée, la tromperie organisée est le pitch de Gleeden). Quelle estime de soi peut résister à des raisonnements si piteux ? Rien de plus difficile que de bâtir un nouvel amour, sur la base d’une si piètre confiance en soi (je me raconte des bobards et je le sais).

La première victime de l’infidèle, c’est lui-même

C’est ce que ce juge dit de manière criante et bien sûr totalement inconsciente. En justifiant une faute par un argument enfantin (“mon conjoint est d’accord” est du niveau de “ma maman ne m’a pas grondé”, donc c’est pas grave!), est-on bien à la hauteur de ce qu’est une relation conjugale ? Le mariage, ce n’est pas une amourette de cour d’école, c’est un engagement de poids, qui engage deux personnes et plus, s’il y a des enfants.

La fidélité, ce n’est pas pour « les bigots qui veulent imposer leur morale ». Comme si la morale n’existait que pour créer du malheur. Pourquoi les gens continuent-ils d’aspirer à la fidélité ? N’est-ce pas plutôt car ils sentent qu’elle est un critère du bonheur en amour ? La fidélité, c’est pour les adultes matures qui essaient de construire une relation durable, heureuse et respectueuse.

Il ne s’agit pas ici de juger des personnes mais de réaffirmer la valeur et le bien-fondé de la fidélité. Que certains revendiquent d’autres manières de vivre ne nous obligent pas à passer sous silence l’incohérence et l’impasse de leur raisonnement. La morale n’est pas à réduire à sa plus simple expression : les interdits qui structurent les enfants. Pour les adultes, qui ont intégré les interdits fondamentaux et structurants, la morale indique les impasses. Ce qui n’a pas grand chose à voir avec la bigoterie. Chacun est libre de s’engager dans les impasses. Cela reste des impasses. Ne jamais signaler les impasses, c’est de la non-assistance à personnes en danger. Donner à une impasse un autre nom pour cacher sa réalité, c’est un mensonge.


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