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Centrafrique : Une mission capucine attaquée

MARCO LONGARI / AFP

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Fides / OPM - Isabelle Cousturié ✝ - publié le 07/02/17
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Le 2 février, les habitants de Bocaranga ont subi l’assaut de plusieurs groupes de rebelles. On fait pour l’instant état de 18 morts ainsi que de nombreux blessés.

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La mission capucine de Bocaranga, petite ville de 15 000 habitants, dans le nord-ouest de la République centrafricaine, a été attaquée. Des sources missionnaires indiquent à l’agence Fides qu’à l’aube du 2 février, aux alentours de 5h45 locales, au moins trois groupes de rebelles pour un total d’une soixantaine de personnes, ont attaqué la petite ville, tirant à l’aveuglette et terrorisant la population.

18 personnes auraient perdu la vie – mortes par balle ou égorgées – alors que de nombreux blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la zone. Dans un communiqué, la force multidimensionnelle de l’ONU, la Minusca, chargée de protéger les civils et appuyer la mise en oeuvre de la transition dans le pays, a condamné l’attaque de Bocaranga et mis en garde les groupes opérationnels dans cette région du nord, près des frontières avec le Cameroun et le Tchad.

L’assaut aurait été perpétré par le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) formé de bergers peuls, une rébellion qui a porté à l’évacuation, dans la seule région, de plus de 30 000 personnes. Les tirs ont duré environ quatre heures pendant que les rebelles saccageaient les magasins ainsi que plusieurs habitations et les sièges locaux de deux ONG, le Conseil danois pour les réfugiés (DRC) et l’International Rescue Committee (IRC). Selon un décompte de l’ONG Human Rights Watch (HRW), rapporté par Jeune Afrique, ce nouveau groupe armé, qui prétend défendre l’importante minorité peule du pays, aurait tué au moins 50 civils depuis sa création fin 2015.

Témoignage

Les rebelles ont forcé les portes de la mission capucine, où s’était réfugié une vingtaine de personnes, et ont dérobé des ordinateurs, de l’argent liquide et une motocyclette. Les sœurs de la Charité se sont réfugiées dans leur mission, avec près de 200 femmes et enfants. D’après divers témoignages de religieuses recueillis par la presse centrafricaine, “les sœurs de la Charité et les pères capucins, prêts à venir à l’église pour la prière, ont vu des assaillants – environ 60 personnes – passer à côté de l’église qui venaient de camp de catéchistes et se dirigeaient vers la ville (…) Un d’eux était assis sur un cheval avec une kalachnikov dans la main. Les gens en débandade. Il y avait un groupe des personnes (100-200), surtout des femmes et des enfants qui se sont réfugiés dans la maison des sœurs”. En brousse, poursuivent-elles, sont réfugiés “des dizaine de milliers de déplacés, sans nourriture, sans abris, sans médicaments, sans eau potable, sans couverture devant ce froid, des accouchements et de nouveau-nés. Des milliers des enfants perdus, sans leurs parents”.

Ce n’est pas la première fois qu’une mission capucine subit des assauts en Centrafrique. En juin 2016, la mission de Ngaoundaye, dans le nord-est du pays, a été assaillie par un groupe armé qui a pillé les missionnaires, mais sans faire de victimes.

14 mois après la visite du Pape

« Comment est-il possible qu’une soixantaine de personnes terrorisent une petite ville de 15 000 habitants sans compter les évacués ? Où trouve-t-elle les armes, pour quelle raison et pour obtenir quoi ? » se demandent les missionnaires qui, déjà l’année dernière, imputaient ce cycle de violence au fait que les différents groupes et bandes qui sévissent encore dans le pays ne sont pas désarmés, confiait à Fides le père Francesco, du Centre des missions étrangères des frères capucins du couvent Saint-Bernardin de Gênes, qui se trouve en contact avec les pères capucins de Ngaoundaye.

Ces assauts et pillages sont une grande préoccupation pour l’Église locale qui ne cesse d’appeler à « un dialogue sincère et une réconciliation authentique », dans un pays qui a du mal à se relever de trois ans de dur conflit provoqué, en 2013, par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des groupes armés Seleka à majorité musulmane qui se sont ensuite heurtés à une violente contre-offensive des anti-Balaka, majoritairement chrétiens, ces violences faisant des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

La visite apostolique du pape François, fin novembre 2015, et l’élection pacifique du président Faustin-Archange Touadéra, en mars dernier, avaient été porteurs d’une forte espérance de stabilisation, mais celle-ci demeure encore précaire, surtout en dehors de la capitale, Bangui.

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