Que Dieu se laisse voir dans un visage humain est inconcevable pour beaucoup.
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Un jour, je participais à une table ronde sur la poésie et le sacré. Je parlais de la beauté des poèmes de saint Jean de la Croix, du rythme des mots qui épouse celui du corps. Mon interlocuteur écrivain partageait mon admiration, mais il ne comprenait pas la foi du poète : « Comment croire en un Dieu qui envoie son Fils dans le monde pour nous sauver sur une croix ? », me lança-t-il. En effet, sans la foi, comment adhérer à un tel mystère, comment reconnaître que Jésus est le Christ ?
Dieu est paradoxe
L’apôtre Philippe demanda à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Jésus lui répondit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 8-9).
Que Dieu se laisse voir dans un visage humain, c’est inconcevable pour plusieurs. Quel paradoxe ! La communication que Dieu fait de lui-même en Jésus nous montre qu’il n’a de prise sur son être qu’en le communiquant. Étrange pauvreté d’un Dieu libre qui se crée en se donnant et qui fait de nous des créateurs, des créatrices. Étonnante humilité d’un Dieu fait homme qui a soif de notre amour et que nous contemplons en le cherchant au cœur de notre quotidien. Souffrance d’un Dieu désarmé, vulnérable, devant notre liberté à lui répondre. Il s’abaisse par amour, de la crèche à la croix, pour nous élever par sa résurrection. Paradoxe d’unir ainsi souffrance et joie, Vendredi saint et Pâques, puisque l’amour de Dieu absorbe tout.