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Des prisonniers donnent une partie de leur salaire à des pauvres

© DOMINIQUE FAGET / AFP

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Sylvain Dorient - publié le 26/01/17
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Une initiative jésuite qui permet aux détenus de se sentir actifs et utiles.

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La boucle est bouclée pour le père Garralda. Il y a quarante ans, il se préoccupait du sort des prisonniers espagnols et fondait une association “horizontes abierto”, “horizons ouverts”, qui vient en aide à 200 prisonniers en 2017. Depuis noël 2015, ce sont des prisonniers eux-mêmes qui donnent à son association.

Un cadeau de derrière les barreaux

Durant Noël 2015, les prisonniers de l’établissement pénitentiaire d’Estremera, à Madrid, ont payé de leur poche, à la boutique de la prison, un total d’une centaine de kilos de nourriture destinée aux plus nécessiteux.

Un travail de 40 ans

Depuis les années 1960, le père Garralda s’intéresse aux prisonniers et les aide à sortir de leurs prisons intérieures. Il joue les entremetteurs avec les autorités carcérales pour qu’ils obtiennent des visites de la part de leurs amis et de leurs familles, les soutiens dans leur combat contre les addictions. Puis il les aide à rebâtir leur vie. Enfin, lors de la sortie de prison, il les aide à retourner dans la vie active. L’idée de faire participer les prisonniers à la réinsertion de certains d’entre eux a rapidement suivi, se souvient Lola Navaro, présidente de la Fondation “horizons ouvert”. Elle décrit ce qu’elle appelle les “détenus volontaires”, c’est-à-dire les prisonniers qui arrivent à la fin de leur peine et qui aident les autres. Cet objectif sert les deux parties, puisque le prisonnier qui vient en aide au nouvel arrivant se fixe un but, ce qui rend son enfermement plus supportable.

Quand ceux qu’on aide prennent le relais

Malgré les murs, les horizons s’ouvrent, assure Lola Navaro, quand une personne cesse d’être passive et vient en aide à son prochain. L’initiative des prisonniers d’Estremara est allée encore plus loin puisqu’elle a permis de les sortir symboliquement de leur univers carcéral : ce sont des prisonniers, qui, de derrière les barreaux, viennent en aide à ceux qui sont en liberté, mais qui n’en connaissent pas moins la misère.

Après la prison

L’association dispose aussi d’un centre de réhabilitation qui héberge une centaine d’anciens détenus toxicomanes ; un étage est aménagé pour les séropositifs. Certains des pensionnaires sont en liberté conditionnelles et la structure se porte garante de ses pensionnaires. Par ailleurs, l’association organise des camps à destination des enfants dont les mères sont en prison. “C’est l’un de mes programmes préférés”, assure Lola Navaro, “nous faisons en sorte que mères et enfants aient une vie normale pour quelques jours”.

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