L’ONG Christian Solidarity Worldwide dénonce une multiplication “d’abus concernant les droits fondamentaux” dans plusieurs États.
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Les deux laïcs de la communauté catholique Saint-François-Xavier à Mongkoe (diocèse de Lashio, Etat Shan), non loin de la frontière avec la Chine, Gam Seng et Dumdaw Nawng Lat, disparus le soir de la veille de Noël après avoir aidé des journalistes à enquêter sur le bombardement d’une église catholique, début décembre, sont toujours portés disparus. Leur enlèvement, selon des sources locales recueillies par Fides, pourrait constituer une rétorsion de l’armée en réponse à cet acte de “mauvaise propagande”.
“Nous demandons aux autorités du Myanmar d’intervenir et de faire la lumière immédiatement sur cette affaire, fait savoir l’ONG Christian Solidarity Worldwide (CSW), dans une note parvenue à l’organe d’information des œuvres pontificales missionnaires (OPM). L’ONG dénonce une multiplication “des abus concernant les droits fondamentaux “dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan”, et demande la constitution d’une Commission d’enquête spéciale de l’ONU pour le Myanmar où, affirme-t-elle “sont commis impunément des crimes contre l’humanité”.
Désespoir des populations locales
Les deux responsables chrétiens ont disparu dans l’Etat Kachin où se poursuivent des combats entre groupes indépendantistes et armée birmane et d’où le flux de réfugiés continue. Le Père Joseph Yung Wa, prêtre du Diocèse de Myitkyina, capitale de l’Etat Kachin, a confié à Fides, “le désespoir des populations” face à une “situation encore très tendue”, malgré tous les espoirs qu’avait suscités la conférence sur la réconciliation avec les minorités ethniques organisée par le gouvernement birman en septembre dernier. Cette conférence “n’a pas eu d’impact sur notre réalité. La présence des militaires est envahissante”, rapporte le prêtre. Il espère que le gouvernement birman “s’intéressera avec sollicitude à l’instauration d’une véritable paix et restituera une vie digne et sereine à la population locale”, composée essentiellement d’agriculteurs.
Une quarantaine d’organisations de la société civile birmane a profité de la visite du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits fondamentaux dans le pays, du 9 au 20 janvier, la coréenne Yanghee Lee, pour transmettre à l’organisation internationale le texte de la demande de constitution d’une Commission d’enquête spéciale de l’ONU pour le Myanmar.
Le pape François solidaire
En donnant sa bénédiction ” à la ville et au monde”, le 25 décembre dernier, le pape François a cité les habitants de Myanmar parmi les peuples les plus “blessés” dans le monde, demandant alors aux autorités birmanes plus d’efforts pour “favoriser la cohabitation pacifique et une assistance humanitaire à tous ceux qui en ont une grande et urgente nécessité”.