Un spectacle haletant à voir jusqu’au 26 mars prochain au Théâtre Michel, à Paris.
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Jusqu’au 26 mars prochain (prolongations obligent), Stefan Zweig est à l’honneur au Théâtre Michel, avec une formidable adaptation au suspense hitchcockien de La Peur, nouvelle écrite en 1913.
Fritz travaille trop, ses activités d’avocat pénal l’empêchent de s’occuper de ses enfants et de sa femme Irène, qui se sent délaissée. Celle-ci trompe son mari avec Édouard, son professeur de piano. Un soir, alors qu’elle sort de chez son amant, une mystérieuse jeune femme l’aborde. Elle prétend être la compagne d’Édouard et la menace de tout raconter à Fritz.
Commence alors un terrible chantage dans lequel Irène s’engouffre fatalement. Sans cesse traquée par cette “sorcière” hystérique, elle ne sait comment échapper à ses tourments infernaux et au désespoir.
Un huis-clos au parfum des années 1950
Tout participe de l’atmosphère anxiogène qui se construit progressivement. Si la musique est joyeuse, elle ne le reste pas très longtemps et cède très vite le pas à des mélodies plus angoissantes. Un ingénieux décor d’intérieur bourgeois des années 1950 suggère, en évoluant au fil des scènes, l’effrayant engrenage dont Irène est prise au piège, enfermée dans son insupportable cauchemar.
La mise en scène d’Élodie Menant est admirable, et ne rend l’adaptation que plus convaincante. Avec ses airs de roman à suspense, La Peur témoigne du génie de Zweig à dresser les portraits psychologiques de ses personnages. Les tourments d’Irène et de Fritz sont parfaitement humains, malgré l’horreur de la situation, il est très aisé d’imaginer qu’elle puisse effectivement avoir lieu, tant les caractères et les réactions sont justes.
Brillante distribution
L’excellente mise en scène d’Élodie Menant est couronnée par son jeu extraordinaire – nous assistions à sa première représentation dans le rôle d’Irène, qu’elle partage avec Hélène Degy. Elle incarne parfaitement la jeune femme adultère, terrassée par la peur de sa détractrice, des suspicions de son mari, de ses propres mensonges, et de sa folie grandissante.
Quant à Aliocha Itovich, qui tient le rôle de Fritz, il rend tout aussi brillamment les soucis et remords de l’avocat débordé. Ophélie Marsaud se livre à une interprétation terriblement glaçante de la jeune traqueuse. Amoureux de Zweig et de théâtre, cette adaptation de très grande qualité mérite d’être connue : courez-y !
La Peur, de Stefan Zweig, au Théâtre Michel, 38 rue des Mathurins, 75008.
Jeudi, vendredi, dimanche à 19h, samedi à 19h15. Durée : 1h15.
De 18 à 29 euros (10 euros moins de 26 ans).
Plus d’informations ici.