À l’audience générale, le Saint-Père a livré un nouvel enseignement sur l’espérance chrétienne.
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“Vivre dans le monde” mais en se méfiant “des fausses idoles” que sont “l’idéologie, l’argent, le pouvoir, le succès, la santé et la beauté” : voilà comment un chrétien doit vivre dans l’espérance d’un avenir meilleur, a déclaré en substance le pape François dans sa nouvelle catéchèse sur l’espérance chrétienne. Rien ne sert d’aller chez une voyante et se faire lire l’avenir dans la main ou les cartes, tout ça n’est que poudre aux yeux pour “remplir les vides de la solitude et adoucir notre peine à croire”, a-t-il mis en garde en qualifiant d’ “inepte” le recours à la voyance pour se sentir plus sûr de soi, et retrouver confiance en la vie. Face à lui, dans la salle Paul VI, au Vatican, plus de 6000 pèlerins et fidèles, venus écouter ses enseignements, comme chaque mercredi, à l’audience générale.
Les “fausses espérances”
“Un jour à Buenos Aires, je devais me rendre dans une église, j’y suis allé à pied, et chemin faisant, au milieu, dans un parc, je vis tant de petites tables – Il y en avait vraiment beaucoup – où étaient assis des voyants et plein de gens en train de faire la queue…”. Ainsi commence l’anecdote utilisée par le Pape pour mettre en garde son auditoire contre la tentation de se tourner vers “les fausses espérances” face aux difficultés de la vie. Ces personnes, a-t-il ajouté, “donnent des informations que l’on connaît déjà contre de l’argent”, a-t-il déploré, alors que, paradoxalement, Jésus-Christ, lui, “nous a apporté l’espérance de la gratuité, nous a donné gratuitement sa vie … Et nous on n’a pas trop confiance !”. Au lieu de favoriser la vie, “ces idoles conduisent à la mort”, a insisté le souverain pontife d’un ton ferme. Et, après l’idole de la voyance, de citer alors celle de la beauté en racontant l’anecdote d’une très belle femme, à Buenos Aires, qui lui avait confié avoir avorté pour garder sa ligne.
“Frères et sœurs, les saintes Écritures nous mettent en garde contre les fausses espérances, résume le Saint-Père à l’intention des fidèles francophones, en dénonçant, en particulier, les idoles en lesquelles nous sommes tentés de mettre notre confiance. Face aux difficultés de la vie, l’homme fait l’expérience de la fragilité de sa foi et sent le besoin de certitudes diverses, de sécurités et de consolations concrètes qui semblent remplir le vide de la solitude et adoucir la peine à croire (…) Il est nécessaire de nous défendre de ces illusions du monde, et de nous en remettre à Dieu qui, seul, donne sa bénédiction. Espérer en Dieu nous fait partager Sa vie et fait de nous Ses enfants ; nous recevons sa bénédiction et nous sommes sauvés”.
L’espérance de Noël dans nos vies
“Le temps de Noël qui vient de s’achever a réveillé notre espérance”, a encore souligné le Pape, en saluant les pèlerins de langue française, en particulier une cinquantaine de membres de la Communauté du Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux, venus de France. “Que cette espérance entre maintenant dans notre vie de tous les jours, qu’elle nous soutienne dans les difficultés et donne du sens à notre existence”, a-t-il souhaité, avant de s’adresser aux pèlerins provenant de Syrie, du Liban et du Moyen-Orient, et demander au Seigneur de les “bénir” et de les “protéger du démon”.
À la fin de l’audience, le Saint-Père a repris la parole pour mettre en garde contre les “petits malins” qui, à l’entrée des audiences générales, vendent des billets d’entrée, rappelant aux visiteurs que ceux-ci sont absolument gratuits, comme c’est écrit en toutes lettres, en six langues, sur le carton rouge qu’il a alors brandi : « Faites attention ! Faites attention ! Car ici c’est la maison de tous, et qui vous dit qu’il faut payer est un voleur, c’est un délit, celui qui fait ça est un délinquant, ça ne se fait pas !”.