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Damien Ricour, côté coulisses : l’homme qui a vaincu le tabou de la dépression 1/2

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Bénédicte de Dinechin - publié le 06/01/17
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Hommage à Damien Ricour, comédien à la foi rayonnante, enterré ce vendredi 6 janvier à Compiègne.

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Damien Ricour, artiste, catholique débordant de foi, est décédé le 30 décembre à l’âge de 44 ans d’un cancer et enterré ce vendredi 6 janvier, en l’église Saint-Paul des Sablons de Compiègne.

Un homme et un comédien bouleversant auquel nous voulons dire merci et rendre hommage. Une rétrospective en deux parties, l’homme et l’acteur, bien qu’il soit difficile de les séparer tant sa foi était indissociable de son art.

Damien côté coulisses, c’est Damien et Elisabeth, sa femme depuis 2006, et leurs quatre enfants. Un Damien qui lève en couple un pan de voile sur sa vie privée, en acceptant, en juin 2016, au cours d’une veillée des Semeurs d’espérance, de témoigner de leur vie personnelle et de sa dépression.

https://www.youtube.com/watch?v=HtP77NaAIrs#action=share

 

Un témoignage édifiant de foi et d’abandon au Seigneur. Le récit sans concession de quatre années de profonde dépression. Il y aurait d’autres facettes de l’homme, le récit de sa conversion, plus riants peut-être. Puisse leur traversée en couple de la dépression, non y enfermer Damien Ricour sur qui il y aurait tant de choses à écrire, mais être source de meilleure compréhension tant pour les personnes confrontées à la maladie psychique que leur famille qui se sentent tellement jugées et incomprises.

« La dépression c’est une maladie épouvantable, elle ne se voit pas, elle paraît subjective »

Ce qui fut peut-être le plus difficile pour Damien et son épouse, c’est l’incompréhension des personnes autour d’eux. On suspecte la dépression d’être exagérée, on lui disait : « Secoue-toi, ça va passer », comme si ça dépendait de lui. Elisabeth a du choisir ses confidents, les rares personnes capables de la comprendre sans jugement. Damien confirme : ce qui l’aida le plus, outre le suivi psychiatrique, fut un ami qui l’écouta sans rien lui demander, toujours disponible.

« Quand vous avez une dépression, vous voudriez voir la radio de votre cœur malade, de votre cerveau malade, vous pensez même que vous inventez cette maladie, vous vous sentez moins que rien, avec juste l’envie de vous suicider après avoir accompagné vos enfants à l’école, pour ne plus être un fardeau pour votre famille » nous explique Damien. Après quatre ans de maladie et deux hospitalisations, Damien sut qu’il était guéri. C’était dans le bureau de son psychiatre. Celui-ci, agnostique et jusque-là réfractaire à foi de Damien, lui fait part d’une émotion spirituelle qu’il a ressentie dans une église en vacances… et fond en larmes. Il s’essuie les yeux, le regarde, et lui demande en souriant : “Je vous dois combien ?”

«  Je n’ai plus qu’à me laisser aimer »

Dans la nef de l’église, en ce soir de juin 2016, un homme qui n’a pas vu le comédien depuis trois ans. Steven Gunnell, ancien chanteur du boys band Alliage devenu producteur, et sa femme Sabrina repartent sur leur scooter, bouleversés. Ils ont la même intuition : faire un documentaire témoignage sur le parcours de Damien. Le lendemain ils obtiennent son accord : « Feu à volonté » et Steven consacre sept mois de sa vie à ce projet destiné à faire connaître l’homme et le comédien. En octobre ils comprennent que Damien, atteint d’un cancer, ne remontera pas sur les planches, à moins d’un miracle. Ce sera un regret pour l’acteur qui a eu le temps de visionner le film avant son au revoir. « C’est bien de nous voir parler, mais il y manque de la scène ». Steven est revenu voir son ami il y a trois semaines, un grand privilège pour lui : « Pour moi Damien est un saint. Il a vécu sa vie jusqu’au bout. J’ai un peu filmé puis, une fois la caméra éteinte, il m’a dit : “Je n’ai plus qu’à me laisser aimer” ». Steven contient l’émotion qui étreint sa voix et n’en dira pas plus, ému et débordé : il termine les derniers détails de son film et se prépare à enterrer un ami.

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