Sous l’ère communiste, la pratique de la religion chrétienne était interdite en Albanie.Le Vatican a déclaré bienheureux 38 martyrs, évêques, prêtres, consacrés et laïques, qui furent persécutés à cause de leur pratique chrétienne entre 1946 et 1974 en Albanie. Parmi eux, deux missionnaires originaires d’Allemagne, Alfons Tracki et Josef Marxen. Des milliers de croyants ont participé à une messe qui a eu lieu dans le nord du pays, comme l’a rapporté le site de la conférence des évêques allemands.
Condamnés sans motif
Le père Alfons Tracki venait d’une famille de Silésie et commença sa mission de prêtre dans le nord de l’Albanie. Il avait notamment enseigné dans des écoles et créé de nouveaux clubs de sport. En 1946, avec l’arrivée au pouvoir des communistes, il fut jugé et condamné à mort sans la preuve du moindre crime.
Le prêtre Josef Marxen, originaire de Cologne, connut le même destin. Après son ordination en 1936, il partit en mission dans un village en Albanie. Il réussit dans ce village à mettre un terme au cercle infernal de la vengeance entre deux familles. Il put également aider les villageois grâce à ses connaissances médicales. Un point fondamental de sa mission était l’enseignement et l’éducation des enfants. Lorsque l’arrivée des communistes semblait inéluctable, des soldats allemands lui proposèrent de le ramener en Allemagne, mais il préféra rester auprès de la communauté qu’il avait servi toute sa vie.
Le régime communiste en Albanie
Le régime communiste mis en place en Albanie sous le commandement d’Enver Hodscha était ultra-orthodoxe : c’est le premier État à s’être proclamé officiellement athée et à condamner intégralement toute pratique religieuse. Il était strictement interdit de faire un signe de croix ou de porter une croix.
La cathédrale dans laquelle les martyrs ont été déclarés bienheureux, à Shkodër au nord du pays, était devenue sous le communisme une salle de sport. Toutes les autres églises avaient également été réquisitionnées pour en faire des théâtres, des supermarchés et autres bâtiments qui apparaissaient plus utiles aux communistes que la pratique religieuse.
Lors de la prière de l’Angélus, le pape François a rappelé la persécution du régime communiste athée en Albanie. La constance, la force, la foi de ces bienheureux sont selon lui des exemples pour les catholiques d’aujourd’hui. Ils sont une raison d’espérer et de poursuivre dans la paix notre chemin à la suite du Christ.
Avec cette cérémonie, le nombre de bienheureux reconnus martyrs du communisme a doublé. On estime par ailleurs qu’entre 1944 et 1991, on arrive au nombre de 130 prêtres catholiques jugés et tués à cause de leur foi, auxquels s’ajoutent des milliers de laïcs. Ce sont autant de témoignages qui montre que l’amour du Christ peut nous permettre de braver la mort et de garder confiance en la résurrection jusqu’à notre dernier souffle, malgré les assauts du mal. On comprend donc avec le Pape que ces témoignages sont là pour nous rappeler qu’il est toujours temps d’espérer et ce avec d’autant plus de nécessité dans les temps difficiles.