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Découvrez la lettre émouvante d’un enfant syrien au Père Noël

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Ronald Barakat - publié le 02/01/17
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À la lecture de cette lettre, le Père Noël resta abasourdi.

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À la veille de sa tournée nocturne annuelle, le Père Noël reçoit à sa fabrique du pôle Nord une lettre d’enfant, aussi étrange qu’inopinée. Cette lettre, à la calligraphie triste et trouble, lui demande, pour la première fois, un cadeau immatériel qu’aucune de ses nombreuses chaînes de production ne peut fabriquer et fournir. En effet, elle s’adresse à lui en ces termes :

Cher Père Noël,

Je suis un enfant réfugié de Syrie. Je m’appelle Omar. J’ai 12 ans. J’ai perdu mon petit frère Marwan à Alep. Une bombe me l’a pris. J’étais très attaché à lui. On jouait ensemble. Maintenant, je n’ai plus envie de jouer. J’ai envie de le revoir, mais papa et maman me disent qu’il est au ciel et qu’il faudra attendre pour le revoir. Je ne peux pas attendre. Je veux revoir mon frère tout de suite. S’il te plaît, ramène-le moi du ciel ou emmène-moi là-bas pour que je puisse le revoir et jouer avec lui. C’est le cadeau que je veux pour Noël.

Merci d’avance,

Omar.

À la lecture de cette lettre, les lunettes du père Noël tombent sur le bonnet de son lutin en chef, en charge de la production, qui les lui tend :

– Vous devriez serrer les vis de votre monture, père Noël.
– Ce sont mes globes oculaires qui ont failli tomber !
– Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle contient cette lettre ?
– Une demande qui dépasse nos moyens de production : l’enfant veut revoir son petit frère disparu, au ciel ou sur terre.
– Ce n’est pas notre vocation. Vous pouvez ignorer cette lettre.
– C’est facile pour toi de le dire : tu n’es pas le Père Noël.
– C’est vrai, je suis l’ouvrier inconnu, qui n’a même pas droit à un monument.
– Je voulais te demander une idée, pas un ouvrage.
– Je produis des jouets, pas des idées, père Noël ! Et attention de frôler l’idée de faire installer de nouveaux appareils pour satisfaire une telle demande, unique en son genre. Il nous sera impossible de rentabiliser un tel investissement. Nous sommes déjà lourdement endettés par ces commandes annuelles massives et ces livraisons gratuites. Nous en sommes rendus à déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul…
– Qu’as-tu dit ?
– Enfin, c’est une expression, façon de parler, pas besoin de vous offusquer…
– Non, mais tu as mentionné saint Pierre ? Mais c’est lui qui détient les clefs du ciel ! Que j’aille le voir ! Bonne idée, mon cher !
– Pas de quoi, j’en suis flatté… et soulagé.

Le Père Noël héla aussitôt les rennes de son traîneau et fila en direction du ciel. Un imposant personnage, à la barbe aussi blanche et fournie que la sienne, mais plus longue, et à la silhouette plus sobre, l’arrêta au seuil, un trousseau de clés en main.

– Saint Pierre ! Il n’y a que vous pour un tel cadeau !
– Père Noël, mes cadeaux sont éternels, pas comme les tiens, temporels. De quel cadeau s’agit-il ?
– Un enfant sur terre veut voir son cadet ici… jouer un peu avec lui…
– Impossible ! Il faut que son temps vienne, et la décision ne me revient pas. Tu sais bien à QUI elle revient.
– Mais je ne peux pas revenir les mains vides ! Il y va de mon image. Je suis le Père Noël !
– Tu es trop prodigue, et à nos frais ! À ne vouloir refuser aucune commande, tu nous as vidés, saint Paul et moi ! Tu nous as habillés et déshabillés mille fois ! D’ailleurs il cherche à te parler…
– Ah non ! De grâce ! Ce n’est pas le moment de me faire un sermon. Je suis pressé de retourner à la fabrique. J’ai encore une grosse besogne à abattre avant l’heure H. Et puis la demande du garçon n’est pas coûteuse !
– Pas coûteuse, mais déraisonnable.
– Mais c’est un enfant ! Comment faire ?
– Comme c’est un enfant, les rêves comptent pour lui, plus que pour les adultes, n’est-ce pas ?
– Bien sûr ! Et c’est pourquoi leur monde se porte si mal…
– Bon, je m’en occupe. Tu peux retourner à ta fabrique.
– Certain ? Mais où est le ticket d’entrée pour que je l’ajoute à ma hotte ?
– Il n’y a pas de ticket et tu ne rentres pas bredouille. Sois tranquille.
– Vous m’intriguez ! Qu’avez-vous en tête ?
– Tu le sauras et viendras me remercier. Mais laisse-moi la lettre de l’enfant pour que je médite dessus. Allez, va à ta besogne. Tu es assez en retard ainsi.

Le Père Noël remit la lettre de l’enfant à saint Pierre, prit congé, retourna à sa fabrique, mit les bouchées doubles pour rattraper le retard, prit encore plus de poids… dans sa hotte, et s’acquitta, comme à son habitude, de sa tâche herculéenne annuelle. Le surlendemain, à son réveil, il trouva sur sa table une enveloppe à son adresse. Nom de l’expéditeur : Omar. Il l’ouvrit fébrilement et fut surpris de découvrir la même lettre qu’Omar lui avait envoyée, qu’il avait laissée à saint Pierre, mais complétée par l’enfant ! Elle disait ce qui suit :

Cher Père Noël,

Merci beaucoup de m’avoir pris au ciel, durant la nuit de Noël, pour visiter mon frère Marwan, et de nous avoir permis de jouer avec des anges. Comme j’ai envie de revoir ce jeune et beau monsieur qui est venu nous prendre sur ses genoux et nous bercer de son amour. J’étais tellement heureux avec lui que je ne voulais plus m’en aller. Mais il m’a promis qu’un jour je reviendrai pour vivre avec lui, mon frère et tous ceux que j’aime, pour toujours. J’ai raconté mon histoire à mes parents et ils m’ont dit que c’était un rêve. Je te renvoie ma lettre, mais complétée, comme tu me l’as demandé. Merci beaucoup pour ton cadeau de Noël !

Je t’embrasse,

Omar.

Le Père Noël bondit plus haut, cette fois-ci, mais ses lunettes aux vis serrées tinrent bon. Soupçonnant un « coup » de saint Pierre, il enfourcha précipitamment un de ses rennes et s’envola vers le saint qu’il trouva, comme à son habitude, bien campé à la porte du paradis, clés en main.

– Saint Pierre ! Qu’avez-vous fait ! Vous m’avez mis en scène ?!
– C’est la première fois de ma vie éternelle que je cède ma place ici à saint Paul pour jouer au Père Noël ! Ne me remets plus jamais dans ce genre de situation ! Tu dois apprendre à refuser des demandes et ne pas céder à tous les caprices des enfants ! Tu les as assez gâtés !
– Vous avez pris mon rôle auprès du petit pendant mon service de distribution et vous m’avez laissé tout le crédit !
– Mais alors pourquoi m’appelle-t-on « saint » ?
– C’est vrai que c’est un titre qui se mérite ! Et j’en suis encore loin ! Il m’arrive de tirer vanité de mon métier, quoique non lucratif, mais il faut dire que les humains n’aident pas, non plus. Ils aiment me faire une publicité, plus qu’à l’hôte de la fête. Mais le malheur est qu’ils en font aussi à d’autres, de tristes sires, qui ne leur font pas de cadeau !

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