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Alors qu’il officiait en la basilique Sainte-Marie-Majeur, le pontife est arrêté…
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Pendant les festivités de Noël 1075, une révolte éclate à Rome (Italie) menée par la noblesse opposée aux réformes du pape Grégoire VII (1073-1085). Alors qu’il officiait en la basilique Sainte-Marie-Majeur, le pontife est arrêté.
Le 22 avril 1073, à la mort d’Alexandre II (1061-1073), le moine Hildebrand est proclamé pape par la foule romaine et prend le nom de Grégoire VII. Il n’ignore pas la situation de désagrégation de l’Eglise, prise dans les intrigues des grandes familles italiennes et les manœuvres financières des seigneurs qui cherchent à obtenir l’attribution des charges ecclésiastiques.
Grégoire VII prend donc un certain nombre de mesures pour restaurer la primauté de l’Eglise sur tous les pouvoirs temporels existants, en même temps que son relèvement moral, spirituel et mystique : la réforme grégorienne est alors engagée. Il commence par proscrire le mariage et le concubinage des prêtres puis condamne fermement la simonie. Il s’attelle ensuite à la formation des curés.
Cependant, les résistances politiques sont fortes et nombreuses, et pendant les fêtes de Noël 1075, une révolte est organisée à Rome, par Censius, chef de la noblesse opposée aux réformes. Grégoire VII est arrêté alors qu’il officiait dans la basilique sainte Marie-Majeure, et il est enfermé dans une tour. Mais le pape est délivré par le peuple dont il avait le soutien, ce qui lui permit de réprimer la révolte.
La réforme grégorienne
Les prémices de la réforme grégorienne apparaissent avec Léon IX (1048-1054). Pendant les cinq années de son pontificat, Léon IX parcourt l’Occident pour réformer l’institution ecclésiastique et résoudre deux problèmes majeurs : la simonie, c’est-à-dire le trafic contre argent des biens d’Église, et le mariage et le concubinage des prêtres qui étaient tolérés.
Par un dictatus papae, Grégoire VII décrète pour sa part que le titre de pape soit réservé au successeur de Pierre sur le siège de Rome : quod hoc unicum est in mundi (parce qu’il est unique au monde). Auparavant, ce titre désignait tous les évêques. Grégoire VII condamne également les investitures laïques, c’est-à-dire le droit qu’avaient les souverains de nommer les évêques. L’indépendance du clergé est alors clairement affirmée.
Un bénédictin devenu pape
Ildebrando Aldobrandeschi de Soana, futur Grégoire VII, née entre 1015 et 1020 en Toscane. Il est envoyé très jeune à Rome, où son oncle est prieur de l’abbaye clunisienne de Sainte-Marie sur le Mont Aventin. Il a pour maître Jean Gratien, futur Grégoire VI (1045-1046).
En 1073, le bénédictin est élu pape par les cardinaux sous la pression du peuple romain. En servant sous les papes Léon IX et Alexandre II, il s’est acquis en effet une excellente réputation auprès des Romains.
Au cours de la querelle des Investitures, qui opposa la papauté et le Saint-Empire romain germanique de 1075 à 1122, Grégoire VII excommunie l’empereur Henri IV en 1076. Celui-ci considère comme relevant de son pouvoir de donner de nommer les évêques ce qui va à l’encontre de la réforme grégorienne.
Pourtant le conflit entre Grégoire VII et l’empereur Henri IV n’est pas réglé. Entré à Rome en 1084, l’empereur déclare le pape déchu et reconnaît l’antipape Guibert (Clément III). Le pape est assiégé au château Saint-Ange où il s’était réfugié. Libéré par les Normands, Grégoire VII est chassé de Rome. Il meurt le 25 mai 1085, exilé à Salerne, en prononçant ces mots : “j’ai aimé la justice et j’ai haï l’iniquité ; c’est pour cela que je meurs en exil”. Il sera canonisé en 1606 par le pape Paul V (1605-1621).