Les évêques allemands s’insurgent contre les ventes d’armes de leurs pays à des clients peu recommandables.
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Les ventes d’armes allemandes ont doublé en 2015, et ce succès commercial indigne l’Église allemande, car il se fait au prix du sang. Mgr Karl Justen, directeur de l’Office catholique de Berlin et co-président de la Conférence jointe catholico-protestante de l’Église et du développent (GKKE) dénonce les chiffres 2016 de 760 millions d’euros de ventes en Arabie Saoudite et de 1,7 milliard pour le Qatar.
Demande de transparence
“Le gouvernement fédéral se montre plus transparent, sur ses contrats d’armement, depuis une vingtaine d’années”, reconnaît Mgr Justen, qui précise que cette transparence correspond à une demande de l’opinion publique. Pourtant, dénonce-t-il, alors qu’officiellement, les ventes d’armes ne sont autorisées que dans des cas précis, les ventes d’armes aux pays du golfe dépassent de toute évidence de ce cadre. Il réclame par conséquent : “Une nouvelle loi qui impose de préciser les raisons pour lesquelles les armes sont vendues”.
Atteintes massives aux droits de l’homme
Dans le collimateur de l’Église allemande, l’attitude du Qatar et de l’Arabie saoudite au Yémen, où les armements servent à écraser la rébellion Houthie, menée par des musulmans chiites. “Ces pays violent continuellement les droits de l’homme”, selon cet évêque. Il avance le chiffre de 10 000 tués au Yémen et demande un embargo, incluant les armes, sur l’Arabie saoudite. Les ventes d’armes devraient être placées strictement sous le contrôle du Parlement, ce qui empêcherait la situation actuelle : alors que les exportations d’armements allemandes montent en flèche, l’industrie ne parvient pas à assurer les commandes domestiques.
Que font ces pays de nos armes ?
Non content de pointer la position de l’Arabie saoudite au Yémen, Mgr Justen, dans son rapport de 118 pages, évoque la possibilité que les armes vendues dans ce pays se retrouvent en d’autres mains. Il affirme que le Qatar, notamment, “soutient des islamistes dans le monde entier”.
La France demeure un partenaire privilégié
Pourtant, les ventes d’armes allemandes sont loin de rivaliser avec les françaises, si l’on en croit les chiffres avancés par control arms. La France aurait autorisé 16 milliards d’euros de ventes d’armes à l’Arabie saoudite en 2015. Or, outre les activités occultes supposées avec des groupes islamistes, ce pays est accusé par l’ONU d’avoir conduit des bombardements aériens contre des cibles civiles au Yémen. Il aurait notamment attaqué des écoles des hôpitaux, des marchés et des mariages, avec des armements fournis par ses partenaires commerciaux privilégiés : États-Unis, Grande-Bretagne et France.