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Le sang de cordon ombilical, un produit de plus ?

NEWBORN BABY Baby boy, 2-week-old., navel just after the fall of the ombilical cord MAY / BSIP

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Sylvain Dorient - publié le 19/12/16
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Pour la première fois, un tribunal français a autorisé un couple à conserver le sang du cordon ombilical de son bébé à des fins privées.

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Les cellules souches contenues dans le sang de cordon ombilical permettent de soigner certaines maladies, comme la leucémie. Dans la logique française, le don du sang de cordon est anonyme et gratuit. Il n’est donc pas possible de conserver le sang de son bébé pour le soigner dans l’avenir. La loi de juillet 2011, relative à la bioéthique, prévoit toutefois une exception, pour le cas de bébés qui sont déjà malade lors du prélèvement. Mais cette exception ne peut pas être invoquée, dans le cas du jugement rendu public lundi 12 décembre 2016, où le tribunal de Grasse a donné raison aux parents du bébé en raison d’antécédents familiaux lourds.

Remise en cause du don “anonyme et gratuit”

Caroline Roux, secrétaire générale d’Alliance Vita, s’inquiète d’une décision de justice qui remet en cause le principe français de la gratuité du don. En effet, dans l’intérêt du bien commun, le système actuel permet aux malades qui en ont besoin de bénéficier du sang de cordon d’un donneur anonyme. Le sang n’a généralement pas été conservé trop longtemps, et n’a pas été détérioré par le temps de congélation. Ce système permet aussi aux chercheurs spécialisés dans les cellules souches de bénéficier de matériaux, sans détruire d’embryon humain. À l’inverse, la conservation personnalisée de sang de cordon ouvre la voie à des banques de sang privées, onéreuses, aggravant un peu plus le problème d’une médecine à deux vitesses.

Quand un juge s’assoit sur la loi

Blanche Streb, directrice des études d’Alliance Vita, pointe de son côté une pratique qui devient une fâcheuse habitude pour les questions de bioéthique : un tribunal remet en cause la loi française. “La loi glisse, par jurisprudence”, dénonce-t-elle. Cette décision inédite valide la conservation de sang “par anticipation”. Dans la mesure où l’enfant, dont le sang de cordon n’a pas été prélevé, est en bonne santé, rien ne justifie la décision sinon la possibilité pour qu’il soit, dans l’avenir, sauvé par le sang du cordon. La mère du bébé expliquait, dans sa requête au tribunal de Grasse, que le bébé aurait de lourds antécédents familiaux, plusieurs membres de sa famille souffrant de cancer du pancréas et du foie.

Une illusion scientifique

Le bébé dont il est question, dans ce jugement inédit, ne pourrait pas être soigné des maladies auxquelles il est génétiquement exposé, par du sang de cordon. Mais ses parents justifient leur demande par les progrès de la médecine, qui sait si dans quelques dizaines d’années, le sang de son cordon ne lui sauvera pas la vie ? Un raisonnement qui se fonde sur une illusion scientifique : les cellules souches, indéterminées, seraient capable de soigner à terme toutes les maladies. Rien ne permet de le démontrer à l’heure actuelle, et la conservation individuelle de sang de cordon met en revanche en danger un système qui a prouvé son efficacité. Devrait-on conserver nominalement le sang de cordon de tous les bébés qui naissent en France, pour une maladie qu’ils ne déclareront peut-être jamais ? Le calcul paraît d’autant plus mauvais qu’il en priverait les patients qui en ont besoin de nos jours.

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