Prenons exemple sur l’innocence des enfants de Rangoun !
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La fin d’année est proche. C’est pour beaucoup une occasion de bilan. C’est aussi grâce à la sagesse du calendrier liturgique le temps d’un commencement nouveau. La naissance du Christ que nous fêterons dans quelques jours est un temps de joie et de fête. Dimanche dernier, nous fêtions cette joie. Le Seigneur est proche, réjouissons-nous !
Cependant, face au temps liturgique, le temps médiatique semble nous interpeller ! Comment se réjouir quand les femmes coptes sont visées par les bombes au Caire ? Comment se réjouir quand Alep vit un martyre ? Comment se réjouir quand l’idéologie gagne les plus hautes autorités de l’État jusqu’en France ? Quand le débat politique ne reflète plus les réelles inspirations et inquiétudes d’un pays ou d’un peuple ? Quand les milices ethniques se réarment en Birmanie ? Quand les enfants des rues sont raflés à Manilles ? Quand les chrétiens demeurent persécutés au Laos ou au Vietnam ? Quel sens cela a-t-il de se réjouir dans de telles circonstances ? N’est-ce pas indécent ? N’est-ce pas ne faire aucun cas de la souffrance de ces milliers de frères et sœurs ? N’est-ce pas leur cracher au visage ?
Tels sont mes réflexes et mes pensées d’Occidental. Ils sont pourtant à mille lieux du mystère de la joie. Ce mystère qui fait rire les enfants qui n’ont rien, qui les rend beaux, qui les rend dignes. Ils ont tout à nous apprendre.
Au cœur d’un bidonville de Rangoun à Wakhen, j’ai rencontré dans une petite école informelle soutenue par Enfants du Mékong des enfants sales, qui sentaient mauvais, qui hurlaient mais qui hurlaient de joie ! Des chenapans livrés à eux-mêmes qui se pendaient à nos cous. Qui vivaient l’instant, la relation. Qui faisaient exploser leur joie.
La joie n’est pas une conséquence. Elle n’est pas liée aux circonstances dans lesquelles nous vivons. La joie se reçoit moins qu’elle se donne. Elle est une effusion de nos dispositions intérieures plus qu’une manifestation des biens extérieurs. La joie n’est pas un aboutissement, elle est un commencement ! Voilà la leçon des petits pauvres de Rangoun !
Face au désespoir du monde, nous devons opposer la joie. Car c’est elle qui sauve quand le désespoir enferme et condamne. Nous voulons changer le monde ? Commençons par être joyeux. Il n’en sera que plus beau.