En cette période de l’Avent, redécouvrez un chef-d’œuvre inspirant.
Royalement ignoré lors de sa sortie, ce film emporta par la suite l’adhésion du public à travers ses multi-rediffusions télé et exerça une certaine fascination sur bon nombre des plus grands noms du cinéma. Et il devint culte. Divinement oublié de tous lors de sa naissance, cet enfant juif fut visité par des bergers et attira des mages. Et on découvrit qu’il était Dieu.
Le plus beau film de l’histoire ?
Le réalisateur Frank Capra voulait réaliser « le plus beau film de l’histoire », un hommage à l’humanité et à la bonté de l’homme. Le réalisateur du monde, Lui, voulut nous envoyer Son Fils, pour sauver cette humanité, ce qui est bon pour l’homme.
Ce film agace aussi beaucoup de critiques ciné ou simple spectateur, n’y voyant qu’un bonbon au miel (et il l’est !) pour bonnes femmes en manque de larmes. Ce Jésus dérange aussi du beau ou simple monde, n’y voyant qu’une révolution de l’amour (et ça l’est !) pour bisounours en manque de câlins. Et puis ce bijou du 7e art a tout de même le sérieux inconvénient d’avoir été tourné il y a 60 ans en noir et blanc. Et puis ce Divin Bon Dieu a tout de même le sérieux inconvénient d’être venu au monde il y a 2000 ans, il y a plus moderne ! Et pourtant…
Qu’est-ce que Jésus nous apporte ?
À l’heure où approche l’énième anniversaire de ce Galiléen, peut-être serait-il bon de se demander ce que ce Jésus pourrait bien m’apporter ? Et bien, à sa manière, ce film peut y aider.
C’est le portrait d’un homme droit, plein de vie, juste et bon : Georges Bailey. Courageux directeur d’une société d’aide à la construction. Homme plein de fougue. Enfant dévoué, frère aîné admirable, mari aimant. Mais un soir, désespéré face à une ultime attaque qui le mène à la ruine, il décide de se suicider. Mais… un ange passe.
Chef-d’œuvre de comédie dramatique, avec une partition parfaite alternant l’humour, la poésie, l’amour, le drame, et même le mystique. Le tout formant une formidable hymne à l’humanité, à la persévérance et à l’amitié, qui fait chaud au cœur.
Et si nous vivions la folie de l’Évangile ?
Alors, oui, tout paraît beau dans ce film. On s’aime. On se respecte. On s’entraide. On est amis. On s’encourage. On se complimente. On se dépasse. On se donne. On aime. Et on est dans la joie. « Ce n’est pas ça, la vraie vie » diront les réalistes. Oui, en effet, c’est un film. Pire, un conte ! Avec quelques effets positifs. D’abord, reconnaissons que cela fait du bien. Ensuite, imaginons que cela puisse nous inspirer, nous encourager, nous entraîner. Rêvons que ce soit une image de l’avenir. Enfin, passons du rêve à la réalité, (passons de Noël à Pâques,) et grâce au Petit Jésus accueilli en nos vies, soyons bons, droits, courageux. Et si nous vivions la folie de l’Évangile ?
C’est aussi une belle manière d’appréhender le surnaturel. Dans ce film, le surnaturel est tellement simple. Cet ange, plein de bonhomie ressemble davantage au meilleur grand-père du monde. Mais pourquoi le surnaturel devrait-il forcément ressembler à un déluge d’effets spéciaux à la Marvel ? Noël, occasion de redécouvrir une vie surnaturelle… au quotidien. Pour cela, regardons saint Joseph dans la crèche et écoutons-le au début du film.
Pleurez, soyez émus, soyez touchés : ce conte est fait pour cela. Car au final, c’est une vibrante et joyeuse occasion d’appliquez ceci : « Ne demandez pas à Dieu un fardeau léger, demandez-lui plutôt des épaules solides. »
De Frank Capra
1946
Avec James Stewart, Dona Reed
2h09. Pour tous.