En autorisant la création de 24 nouveaux bienheureux pour l’Église catholique, dont 21 martyrs de la guerre civile espagnole, le Saint-Père a confirmé le 2 décembre 2016 sa prédilection pour cette forme particulière de sainteté, voie royale vers le Ciel.
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Par la palme du martyre, ces 24 nouveaux bienheureux ont gagné le droit d’être honorés de manière particulière par l’Église, d’intercéder pour les vivants, sans pour autant qu’il y ait besoin d’un miracle pour être reconnus comme tels.
Ils sont aussi un signe de la préférence du pape François pour les pasteurs et les missionnaires qui ont donné leur vie pour leur troupeau. C’est le cas du plus contemporain de cette récente “promotion” de futurs saints : le père Francis Rother Stanley, premier martyr des États-Unis, mort assassiné par les escadrons de la mort au Guatemala pour avoir voulu demeurer auprès de ses ouailles, et qui affirmait, dans des propos rapportés par L’Osservatore Romano : “Quand arrive le danger, le pasteur ne fuit pas”.
Avec lui, on trouve aussi le témoignage du sang de l’archevêque lituanien Théophile Matulionis, déporté en 1962 et tué en Sibérie par le régime soviétique. Ainsi que 21 autres martyrs de la guerre civile espagnole, assassinés en haine de la foi par les milices républicaines.
“L’Évangile en actes”
“Trois instantanés de martyrs, trois époques différentes”, rappelle l’éditorial de l’Avvenire du 3 décembre, mais qui correspondent tous à ce qu’écrivait le pape François dans son exhortation Evangelii gaudium : “Le disciple sait offrir sa vie entière jusqu’au martyre en témoignage de Jésus Christ”. Dit autrement, mais de la même plume papale, le refus d’un christianisme “low-cost”, qui escamote la Croix.
Déjà en 2014, l’actuel pontife avait béatifié à Séoul 124 martyrs coréens. En octobre dernier, il a aussi canonisé le jeune Cristero José Sánchez del Río, capturé et assassiné par l’armée mexicaine à l’âge de 14 ans. Parmi les résistants au régime laïciste, il était surnommé “Tarcicius”, en hommage au jeune saint de l’empire romain. On se souvient aussi qu’à peine élu, le Pape avait serré dans ses bras les reliques du premier pape martyr, saint Pierre…
Plus récemment, le père Jacques Hamel, assassiné en juillet dernier par des islamistes, a été qualifié de “martyr” par le pape François, sans autre forme de procès (canonique). Confirmant au passage les intuitions d’un Jean Paul II, qui affirmait déjà qu’à notre époque, il y avait plus de martyrs que dans les premiers siècles de l’Église.
Cette préférence du Pape pour les saints pasteurs et missionnaires, surtout quand ils sont martyrs, s’explique aussi parce qu’ils sont “l’Évangile en actes”, confie un expert en la matière. Un Évangile écrit en lettres de sang : à l’heure du virtuel, c’est réaffirmer avec force cette vérité “qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis”.