Les Chantiers du cardinal lancent une campagne pour rappeler l’importance de leur rôle dans la sauvegarde du patrimoine religieux
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Institution consacrée à la construction et à la maintenance des églises en Ile de France, les Chantiers du cardinal sont bien connus des catholiques franciliens. Mais assez peu des jeunes tranches d’âge, en particulier les 35-45 ans, d’où cette campagne de communication, dirigée par Frédéric Fonfroide de Lafon, qui assure : “Le clocher représente un point de repère, dans un moment où justement les Français s’interrogent sur les valeurs qui les unissent”.
Impossible d’imaginer une ville sans église
De fait à la question posée par ses affiches “pourriez-vous imaginer une ville sans église ?”, le directeur de la campagne constate que la très grande majorité des internautes répondent “non”. Cette question a été posée en grand format sur 300 églises d’Île-de-France, dimanche 27 novembre, ainsi que sur les pages Facebook et Twitter des Chantiers du cardinal, qui ont connu un bond de 441% de leur fréquentation sur cette dernière semaine. L’idée est d’impliquer le maximum de personnes, pour qu’elles prennent conscience de l’importance qu’a, souvent inconsciemment, la présence de l’église du quartier ou du village. Pour élargir au maximum le public visé par cette campagne, Frédéric Fonfroide de Lafon a eu l’idée de s’adresser à des personnalités.
Jacques Ségala n’imagine pas sa ville sans église
La première à répondre a été le publicitaire Jacques Séguéla, rarement assimilé à une grenouille de bénitier : “Quand la pub se met au service de l’Église, elle fait un acte de foi mais elle pose aussi un acte citoyen. Quel beau concept que d’appeler à ne pas “gommer” nos églises. Et quelle émotion d’imaginer la disparition de son église, de notre Église”. D’autres suivront : “Nous nous sommes adressés à des artistes, des journalistes et des sportifs. Plusieurs d’entre eux souhaitent participer à la campagne… En fait c’est du côté de leurs agents que l’on rencontre le plus de blocage”, s’amuse Frédéric Fonfroide de Lafon.
Les maçons manquent à la moisson
Les destructions d’églises demeurent rares à l’échelle nationale : il y en a eu 25 depuis 2002, alors que la France compte 42 258 églises. En revanche, leur vente est plus fréquente et une grande partie d’entre-elles sont mal entretenues. Si la vision très choquante d’église rasée au bulldozer, mobilise les paroissiens, il n’en va pas de même des reventes, de la lente dégradation d’édifices qui sont oubliés progressivement. D’où l’importance d’initiatives comme celle des Chantiers du cardinal qui participaient en 2015 à 20 chantiers. Outre le maintien des vénérables églises franciliennes, ils inaugurent de nouveaux lieux de culte, comme l’église Saint-Jean-l’Apôtre à Arnouville (Val-d’Oise), destinée à une paroisse essentiellement composée de chrétiens chaldéens fuyant l’Irak.