Paroles de reconnaissance au Pape émérite lors la remise du Prix Ratzinger 2016 à deux théologiens.
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“Toute l’Église lui sera à jamais reconnaissante (…) la profondeur de sa pensée (…) nous aide à donner un sens à nos espérances et à nos efforts humains”, a déclaré le pape François en faisant l’éloge de son prédécesseur, le pape émérite Benoît XVI, lors de la remise du Prix Ratzinger 2016. C’était au terme d’un symposium international sur “L’eschatologie : analyse et perspectives”, organisé la semaine dernière à l’université pontificale la Sainte-Croix à Rome.
Les récipiendaires
Ce prix, considéré comme le “Prix Nobel de théologie”, récompense chaque année des chercheurs qui, par leurs travaux et leurs œuvres, se distinguent particulièrement dans le domaine de la théologie. Il a été remis, le 26 novembre dernier, à Mgr Inos Biffi, professeur émérite de théologie à Milan (Italie) et membre de l’Académie pontificale de théologie, et au professeur Ioannis Kourempeles, le premier orthodoxe à être récompensé par la Fondation Ratzinger, dont le père Federico Lombardi, ancien porte-parole du Saint-Siège et directeur de Radio Vatican et CTV, vient de prendre la tête.
L’eschatologie est un “thème fondamental quand on réfléchit au sens de notre vie et de notre histoire”, a souligné le Saint-Père dans son discours pendant la cérémonie, et celle-ci “a toujours tenu une grande place dans le travail théologique du professeur Ratzinger, à l’époque où il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais tout au long de son pontificat également”.
Ioannis Kourempeles
Joseph Ratzinger a toujours nourri sa réflexion de la pensée des Pères de l’Eglise. Ses homélies, ses catéchèses, ont fortement contribué à leur diffusion parmi les fidèles. Et c’est probablement cet aspect qui attire les orientaux. Le professeur Kourempeles, très attaché à la pensée de Joseph Ratzinger, témoigne en effet que “cet amour particulier” du Pape émérite pour les Pères grecs, les propos qu’il tient, parlent aux cercles théologiques orthodoxes. “Je crois que la théologie des Pères de l’Église représente aujourd’hui une source pour la théologie moderne et notre riche patrimoine chrétien”, a-t-il confié au micro du père Lombardi dans un entretien à la veille de la remise du prix. Sa théologie, a-t-expliqué, “montre la vie des saints à l’intérieur de la vie du Christ, comme exemple authentique d’une vie vécue dans l’amour de Dieu, et non dans le pseudo-amour de l’homme relativiste et divisé”.
“L’opportunité Ratzinger”
Sur ce point, Ioannis Kourempeles dit avoir trouvé en Joseph Ratzinger/Benoît XVI “un allié de la spiritualité chrétienne”, très loin “de la théologie dé-spiritualisante d’une postmodernité qui n’a de progressif que son apparence”, et qui , selon lui, “ne saisit pas l’unique vraie révolution du devenir homme de Dieu et sa signification sotériologique concernant l’humain dans son ensemble ; négligeant ainsi sa vraie caractéristique oecuménique et son ontologie”. Il pense que tous, “en Orient comme en Occident”, devraient reconnaître théologiquement “l’opportunité Ratzinger”. Lui-même se dit “ouvert et disponible à tout type de collaboration théologique”, pour que la musique de celui qui est pour lui “le Mozart de la théologie”, ne soit pas seulement écoutée en salle”, car il s’agit d’une théologie ” vécue”, célébrant “la liturgie de l’écoute comme participation à une “Théo-logie toujours vivante”.