Chroniques d’une maman d’aujourd’hui.
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La maternité qui fut naguère une grâce ou une fatalité est aujourd’hui, dans la plupart des cas, un choix. Raphaëlle Simon qui fut une jeune fille catholique aventureuse, accompagnant des marcheurs de grande randonnée dans le Sahara, sur les pas du père de Foucauld, a choisi de se marier et d’avoir trois enfants.
Préoccupations d’une mère au foyer
L’un de ses premiers chapitres s’intitule d’ailleurs, “Faut-il avoir beaucoup d’enfants pour être une bonne catho ?”. Sa réponse est nuancée. Elle nous apparaît dans tout ce livre comme une “bonne catho” pratiquante, qui prie et parfois même se confesse, soucieuse de donner une bonne éducation à ses enfants. Un numéro de 2014 de Famille Chrétienne nous apprend qu’elle est, “depuis vingt ans, journaliste en radio et presse écrite, spécialisée dans les domaines famille, foi et société”. Ce livre est un recueil d’articles qu’elle publia avec succès de 2009 à 2014 sur le site web de ce magazine, sous le titre de “Confidences d’une mère imparfaite”.
En fait, elle ne parle jamais de sa profession, sinon une fois pour dire que son travail peut se faire en grande partie à la maison et pour nous rapporter une réflexion d’une “collègue”. Elle a un mari. Que fait-il ? L’aide-t-il ? Pas plus que de sa profession, elle ne parle de lui, même dans le chapitre, “Père au foyer, ça fait mâle”, où, forte de l’expérience d’un autre ménage, elle affirme que les hommes s’en tirent très bien, en cas de nécessité, de tâches réputées féminines, sans abdiquer leur “fonction paternelle”.
Son livre donne à voir les occupations et préoccupations d’une “mère au foyer”. Et il s’agit d’un foyer aisé financièrement, car il y est très peu question d’argent sinon dans le chapitre consacré aux “sept péchés capitaux de la mère de famille”, qui commence par le péché d’ “avarice”, possible quand des comptes trop rigoureusement tenus entravent certains élans de générosité. Elle vit ainsi dans de “meilleures” conditions que celle qui doit, par une activité professionnelle à horaires rigides, assurer au ménage un indispensable deuxième salaire, ou, que celle qui a sur les bras une “famille monoparentale”. Néanmoins, elle est “débordée”, comme tout le monde. La première partie de son livre est donc consacrée au grand problème de la gestion du temps, avec une insistance particulière sur les temps de repos, de détente, qu’une bonne mère de famille doit savoir s’octroyer.
Éduquer, c’est aimer
La seconde partie est intitulée “éduquer, c’est aimer”. Elle reconnaît qu’il est nécessaire de punir quelque fois, et de le faire à bon escient, mais insiste bien davantage sur la nécessité de donner du temps aux enfants, de jouer avec eux, de “faire des repas une fête”, et surtout de leur “faire confiance” de les “laisser grandir”. La plupart des conseils qu’elle donne conviennent pour de petits enfants plutôt que pour des adolescents. En ce qui concerne les plus grands, on apprend incidemment qu’un fils s’est engagé dans le scoutisme, mais elle n’insiste pas du tout sur ce type d’éducation. Elle compte sur des BD de vies de saints ou de héros comme Guy de la Rigaudie pour leur donner de “bons modèles”, et les aider à faire les bons choix, selon leurs “talents”.
On va à la messe en famille, mais il n’est pas question de prière en famille, systématique et régulière. C’est le jour où l’une de ses filles a gagné un chapelet à la loterie qu’elle a demandé à sa mère “à quoi ça sert” que depuis elles récitent ensemble, le soir, “un bout de chapelet”. S’il n’est pas dit clairement que ses enfants reçoivent une instruction religieuse, ceux-ci manifestent néanmoins leur amour pour Jésus, preuve en est cette phrase de l’un d’entre eux : “Le plus important, c’est d’aimer Jésus”.
Raphaëlle SIMON, Imparfaite et débordée, chroniques d’une maman d’aujourd’hui, Paris, Salvator, septembre 2016, 191 pages, 14,90 euros.