J’ai pris une décision : “Je vais arrêter de m’apitoyer sur mon sort et choisir d’être reconnaissante”.
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J’avais l’habitude de m’apitoyer sur mon sort, et j’avais un talent exceptionnel pour me convaincre que tout le monde était bien mieux loti que moi. La gratitude m’a véritablement ouvert les yeux. Elle m’a également ouvert le coeur. J’ai enfin compris que je n’étais pas seule.
Il y a des moments au cours de la vie où nous n’avons personne de cher à notre coeur. Certaines personnes en font l’expérience sur une courte période, de façon plus ou moins temporaire. Mais moi, je fais partie de celles qui sont célibataires en permanence. Ma solitude est de longue durée.
J’attends le prince charmant. Je tente nerveusement de croiser des regards au hasard dans la rue, avec l’espoir de déclencher une étincelle d’amour. Je me mordille les lèvres au mariage d’un ami. Je sanglote dans mon oreiller le soir, me répétant : “Pourquoi suis-je seule ?”.
Cela vous semble familier?
D’aussi loin que je me souvienne, l’apitoiement a été un thème récurrent dans ma vie. J’avais l’habitude de m’apitoyer sur mon sort, et j’avais un talent exceptionnel pour me convaincre que les autres étaient bien mieux lotis que moi. J’y trouvais d’ailleurs de la satisfaction. Malheureusement, je ne réalisais pas que penser de cette façon était un sérieux problème.
L’apitoiement devint mon habitude.
Mon cerveau cherchait automatiquement des raisons de me plaindre de moi-même, même dans les moments de plaisir. En mangeant du chocolat, je pensais : “Je suis vraiment grosse” ; quand j’étais à une soirée, j’imaginais : “Je suis la plus moche de toutes”, et quand je chantais dans une chorale, je me disais : “Mon Dieu, je chante faux”.
Après quelques années (et toujours célibataire), cette rengaine toxique a commencé a raisonner dans ma tête : “Je serai célibataire toute ma vie”, “je ne rencontrerai jamais personne”… J’ai touché le fond, et me suis retrouvée dans un trou que j’avais moi-même creusé jour après jour, pendant toutes ces années. Je n’avais la force de rien faire. J’avais perdu tout espoir. Ai-je besoin d’écrire que ce n’était pas un sentiment agréable ? Vous vous en doutez bien.
J’ai choisi la gratitude
Aujourd’hui, il n’y a plus aucune trace de cette douloureuse période où je me sentais au plus bas. Je suis heureuse, bien que toujours célibataire. Qu’est-ce qui a changé?
J’ai pris une décision : “Je vais arrêter de m’apitoyer sur mon sort, et choisir d’être reconnaissante”. Un soir, j’ai écrit en lettres majuscules sur une feuille de papier : “Gratitude” et j’ai listé les choses pour lesquelles je suis reconnaissante : “Avoir un toit au-dessus de la tête, l’air frais, la gentillesse des gens que j’ai rencontré pendant la journée, avoir pu cueillir des framboises dans mon jardin” etc.
Il y’avait plus d’une centaine de raisons ! Comment était-ce possible ? Un psaume disait que l’âme peut être sèche et assoiffée. La mienne devait être complètement déshydratée pour avoir besoin d’autant de gratitude.
Si vous vous sentez épuisés, si dès le lever du jour vous commencez à vous dire que vous serez toujours seul et que c’est triste, douloureux et effrayant, s’il-vous-plaît, faites une liste des choses pour lesquelles vous êtes reconnaissants. Tout de suite. Il vous suffit de trouver 5 raisons : “J’ai quelque chose à me mettre, j’ai Internet, mon petit-déjeuner était délicieux, c’est l’été, et j’ai une journée de plus à vivre”.
Ce ne sont que des exemples, mais ça vaut la peine d’écrire vos propres raisons d’être reconnaissante. Et puis analysez vos sentiments, l’apitoiement ou la gratitude, et choisissez ce qui est le mieux pour vous.
J’ai choisi la gratitude. Pas pour toujours. Pour une journée. Pour aujourd’hui. Pour trois ans. La gratitude m’a ouvert les yeux et le coeur. J’ai retrouvé mes esprits : non, je ne suis pas seule. J’ai vu ma famille, mes amis, connaissances, voisins, résidents de la ville où je vis et que je croise dans le bus, les magasins, sur les pistes cyclables. J’ai remarqué qu’il y avait des gens intéressants autour de moi, que je ne parvenais pas à voir avant.
Grâce à la gratitude, je n’ai plus peur d’être seule. La gratitude m’empêche de me sentir seule. La gratitude me remonte le moral. Je ne pleure plus dans mon oreiller jour après jour, et je ne suis plus malheureuse. J’ai abandonné cette égocentrique illusion de solitude et j’ai les pieds sur terre.
Le monde réel est plein de personnes merveilleuses qui veulent nous rencontrer vous et moi, peut-être pour une longue période, peut-être pour entendre parler de gratitude et être capable de rejeter l’apitoiement et de se sortir d’une mauvaise passe.