Témoignage de la guerre du Vietnam.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
À 65 kilomètres au Nord-Ouest de Ho Chi Minh Ville se trouve un important témoignage des guerres du Vietnam. Entre 1940 et 1975, les Vietnamiens ont creusé un véritable dédale de tunnels de 200 kilomètres, divisés en 6 districts sur 3 niveaux. Sa taille est comparable à celle du métro parisien. Le but initial de ce labyrinthe était d’assurer le ravitaillement des combattants vietnamiens. Puis, de se cacher des Français pendant la guerre d’Indochine (1946-1954), avant que les Américains ne prennent la relève. Au fur et à mesure, ils ont agrandi le complexe.
Une véritable ville souterraine
Les massifs bombardements qui devaient décimer les maquisards ont été rendus inopérants par cet abri. Il était indispensable de maîtriser ce méandre pour les Américains, car 80 000 hommes pouvaient s’y abriter. Des familles entières se sont installées dans ces boyaux. Ils y ont construit des infirmeries, des cuisines, des salles de classe, etc. Une véritable ville souterraine s’est créée petit à petit.
Les tunnels sont très étroits et cela fut un atout majeur. En effet, les Américains n’ayant pas la même corpulence que les Vietnamiens ne pouvaient y entrer pour la large majorité et les rares qui le purent, n’en ressortirent pas vivants. Des pièges tels que des trappes ou des pieux de bambous empoisonnés y avaient été installés. Pour tenter de contourner ce problème, les soldats ont envoyé une armée de chiens et de rats qui, au lieu d’être meurtriers, ont servi de nourriture aux réfugiés. Due à sa proximité avec la rivière de Saigon, les Américains ont cherché à inonder les tunnels. Ils n’ont touché que l’étage le plus bas du complexe, ce qui a apporté de la fraicheur et un accès direct à l’eau pour les soldats Viet Cong. Les tentatives pour les faire sortir de leur forteresse ont été nombreuses et vaines …
Chaque district possédait sa propre entrée. Pour des mesures de sécurité, personne ne connaissait toutes les issues. Les Vietnamiens ne connaissaient que celle qui leur permettait d’accéder à leur cache. Seuls certaines personnes, qui servaient de guides, avaient connaissance de deux ouvertures. C’est avec des moyens rudimentaires et une détermination de fer qu’ils ont pu mettre en place un tel réseau et qu’ils ont réussi à mettre en déroute les Américains.
Aujourd’hui, il est possible de visiter les tunnels
Avant d’accéder aux souterrains, il faut marcher au travers du maquis vietnamien. Il est possible de voir les reproductions des pièges que l’armée Viet Cong avait disséminée dans toute la forêt et qui ont été si meurtriers, les cratères des bombes que les Américains ont massivement lâchées dans la zone du Triangle de Feu ou encore un char américain. Ces mises en scènes, témoins de la réalité de la guerre aident à pleinement prendre conscience de ce qu’il s’est passé à cet endroit. Fouler le même sol que celui que des milliers de Français, Américains, Vietnamiens laisse une impression amère de ce que furent les atrocités de la guerre, mais aussi une part d’admiration pour l’ingéniosité du Front nation de libération du Sud Vietnam face à leurs ennemis.
Enfin, une reproduction 30% plus grande permet aux touristes occidentaux de se mettre dans la peau des Vietnamiens de l’époque. Cependant, si vous avez des tendances claustrophobes, il vaut mieux que vous attendiez pendant que les autres jouent les serpents ! En effet, ils mesurent 60 à 70 cm de large pour une hauteur de 80 à 90 cm. Une femme enceinte ou un rugbyman ne rentre pas. Sur 500 mètres, nous sommes accroupis en « canard » et des trous permettent de connecter les différents étages. Confinés là-dedans, oppressés par l’humidité et la chaleur, nous ne pouvons que nous demander comment certains ont pu rester deux ans enfermés dans ce dédale, sans voir la lumière du jour. Cela n’a d’ailleurs pas été sans conséquence sur leur santé. Beaucoup, par exemple, en sortant n’étaient plus habitués à la lumière du jour.
Pour garder en mémoire et pérenniser le courage, la bravoure et l’ingéniosité des Viet Congs, Cu Chi est devenu un lieu de pèlerinage pour les Vietnamiens.