Le rapport annuel de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) met en évidence la constance des atteintes à la liberté religieuse dans le monde.
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“Si nous voulons la paix, nous devons protéger et développer la liberté religieuse”, assure Marc Fromager, directeur de l’Aide à l’Église en détresse (AED). Il souligne que les atteintes à la liberté religieuses ne concernent pas que les chrétiens. En Birmanie, ce sont les musulmans de l’ethnie des Rohingas qui sont persécutés, en raison de leur religion. Dans les pays, en particulier musulmans, frappés par des affrontements interreligieux, les musulmans sont les premières victimes. Par ailleurs, bien que l’islam radical constitue la première source de persécution des chrétiens, ce n’est pas la seule. En Extrême Orient, en particulier en Chine et en Corée du Nord, la persécution est motivée par des raisons politiques.
Le phénomène le plus marquant des années couvertes par ce rapport, à savoir 2014-2016, demeure toutefois l’émergence de l’État islamique (EI). Rarement, dans toute l’histoire de l’humanité, un rigorisme aussi radical c’était exprimé, rejetant violemment non seulement les autres religions, mais aussi les croyants soupçonnés de “mal croire”. Un phénomène qualifié par l’AED “d’hyper extrémisme islamiste”, qui se caractérise par l’éradication systématique de tous les dissidents, avec “un niveau de cruauté sans précédent”, souligne le rapport. Et pour objectif de remplacer le pluralisme religieux par une monoculture.
Tentation de l’homogénéisation religieuse par la force
Si tout le monde connaît désormais les sinistres pratiques de l’EI, avec les symboles peints sur les portes de Mossoul, le règne par la terreur et les massacres de masse, la situation de certains pays d’Asie est aussi préoccupante. En particulier en Chine, où le Parti s’évertue à diminuer la visibilité des chrétiens, ou tente de diviser les Églises.
Au Bhoutan, au Qatar et en Égypte, toutefois, la liberté religieuse est mieux respectée qu’auparavant. En Égypte, l’amélioration est liée au coup d’État du général Al Sissi, qui revendique la laïcité de son pays, en opposition à son prédécesseur, Mohamed Morsi. Au Qatar, huit confessions chrétiennes sont autorisées à prier publiquement, dans des zones délimitées par le gouvernement. Enfin, au Bouthan, les chrétiens sont tolérés à condition de faire “profil bas”. Dans ce pays majoritairement bouddhiste, la récente organisation d’une association d’étudiants chrétiens représente un signe encourageant.
Les gouvernements ne sont pas toujours responsables
Les persécutions religieuses ne sont pas toujours le fait des gouvernements, souligne Marc Fromager. C’est particulièrement évident au Nigéria, où les islamistes de Boko Haram sont en guerre ouverte contre l’État. Au Bangladesh, des extrémistes attaquent les religions minoritaires, hindoue et chrétienne, sans que le gouvernement n’ait de rapport direct avec ces attaques.
Dans certains pays comme la Corée du Nord, la situation n’évolue pas, comme le signale Marc Fromager “elle ne pourrait de toute façon pas être pire”. 55% des 21 pays ne connaissent pas d’évolution significative. L’AED analyse cette absence d’évolution comme une mauvaise nouvelle : la plupart de ces pays sont marqués en rouge dans son classement (Afghanistan, Somalie, Arabie Saoudite etc.).