Aleteia a rencontré la courageuse Micheline Lafrance au Canada.
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Le saviez-vous ? Le Cénacle de Cacouna est en pleine communion avec l’Église catholique locale et soutenu par son évêque Mgr Denis Grondin. Des articles déjà parus et à paraître sur Aleteia dans les semaines à venir l’expliqueront. Cependant, certains centres où sont proposées des agapèthérapies ont soulevé des problèmes et des enquêtes demandées par les autorités ecclésiales y ont été menées. Ce qui n’est pas le cas de Cacouna. [Note de l’auteur]
Micheline Lafrance est accompagnatrice à Cacouna depuis cinq ans et originaire de Montréal.
Aleteia : Comment êtes-vous devenue accompagnatrice à Cacouna ?
Micheline Lafrance : J’appartiens à la Communauté des Béatitudes, et en 1992 notre supérieure nous a envoyés, mon mari et moi, faire une agapèthérapie au Cénacle, chacun notre tour. À la base j’avais déjà une formation en conseil et pour notre communauté je faisais de l’accompagnement spirituel. Après plusieurs années à Lévis (en face de Québec) où notre communauté ne s’est pas renouvelée, mon directeur spirituel m’a conseillé de poursuivre dans l’accompagnement des âmes, sauf que je n’allais pas mettre un écriteau sur ma tête en disant “Je fais de l’accompagnement, venez !”. Et à peine une dizaine de jours plus tard, un couple que je croisais tous les matins à la messe m’a dit “c’est drôle, on vous verrait bien accompagnatrice au Cénacle” (NDLR – à une heure de route). Cette concomitance de conseils identiques m’a poussé à aller voir sœur Yolande, la cofondatrice de Cacouna. On a parlé et je lui ai expliqué mon cheminement, c’est ainsi que ça a débuté.
Comment s’est déroulée votre formation ?
Pendant plusieurs mois j’ai été pilotée par un plus ancien. Cela consiste à suivre un accompagnateur confirmé lorsqu’il exerce son ministère durant les sessions. On se tait pendant l’essentiel de cette formation, ce qui permet aussi de saisir l’esprit de la maison et son charisme spécifique. Après les sessions nous pouvons échanger avec l’accompagnant et évoquer ce que l’on a reçu comme motion de l’Esprit pour la personne que nous suivons. Nous mettons alors en commun ce que nous avons perçu de cette brebis (personnes qui viennent suivre les sessions). Cacouna organise deux agapèthérapies par mois et il est demandé à ceux qui débutent de venir à ces deux sessions mensuelles pendant le temps que durera leur formation. Aujourd’hui je viens à une session par mois et j’accompagne à chaque fois deux personnes.
Qu’est-ce que ça vous apporte ?
La mission d’un accompagnateur est de mettre les brebis en relation avec Jésus. Je suis émerveillée de voir les prodiges du Bon Dieu session après session, notamment dans les cheminements qui se font entre le lundi et le vendredi ! Quand on accompagne les personnes, à un moment donné de la semaine on finit par se parler d’âme à âme, c’est d’une profondeur inouïe. Les témoignages des sessionnistes le vendredi soir sont un peu comme mon salaire de la semaine !
Est-ce que les guérisons “marchent” à coup sûr ?
Non pas à 100%, car tout dépend des résistances intérieures de la personne. Ce sera variable si elle est venue par simple curiosité ou bien si c’est la session de la “dernière chance”. On bénit le Seigneur quand c’est leur dernière chance car là ils sont vraiment motivés et bien plus réceptifs au travail de l’Esprit Saint. Nous observons que les personnes qui développent une vie spirituelle et intime avec le Christ vont guérir parfois de manière instantanée, et avec d’autres ça se fera un peu plus dans le temps. Quoi qu’il arrive, le contact avec Jésus est guérissant, avec Lui le pardon est la planche de Salut par excellence ! Nos pauvretés sont notre foyer d’amour.
Qu’en pense votre entourage ?
Maintenant tout va bien mais c’est sûr qu’au début je passais pour un peu “spéciale”, les gens me demandaient si je n’étais pas “tombée sur la calotte” comme on dit au Québec ! Ceci étant petit à petit, même dans ma famille, il y en a maintenant qui viennent suivre des sessions, je trouve ça très beau ! Je rends grâce à Dieu pour ce qu’Il fait dans le silence des cœurs.
Propos recueillis par Sabine de Rozières