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Retour sur la victoire de Donald Trump aux États-Unis et de Michel Aoun au Liban.
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À l’aube où les âmes mélancoliques chantent les feuilles mortes de l’automne, sans étouffer dans leur cœur les fortes promesses de la vie, deux hommes ont surpris et secoué le monde en son Orient comme en son Occident : Donald Trump, de la lointaine Amérique, et Michel Aoun, du Liban qui nous est si proche.
Ils ont surpris un monde inquiet et en guerre par leur victoire inattendue à la présidence. Ils l’ont secoué par leur personnalité et leurs idées, mais ils lui ont aussi fait espérer des jours plus beaux et un avenir meilleur.
Personne ne s’attendait à la victoire de ce milliardaire si bien coiffé et si à l’aise dans ses beaux costumes, tranquille dans ses suites dorées, habitué des tendres pelouses de golf, où l’espérance ne dépasse pas la mesure réglée de dix-huit trous. Personne ne s’attendait non plus à la victoire toujours ajournée d’un général que les batailles perdues, l’exil et la diffamation risquaient d’annihiler et le reléguer dans le passé douloureux de son pays. Et pourtant les deux ont surpris, secoué et suscité des nouvelles espérances dans notre monde écrasé sous le poids des guerres, des massacres et des réfugiés.
Ridiculisés mais victorieux
Le milliardaire et le général ont surpris le monde entier. Le premier pour avoir gagné une élection où tous les sondages de ses ennemis et de ses amis aussi, des démocrates et des républicains le donnaient pour perdant devant la terrible et la très protégée Hillary Clinton. Le second pour avoir passé toutes les barrières et conclu toutes les alliances avec les chiites, les sunnites et les chrétiens avant d’ouvrir de nouveau les portes du Palais d’où il fut chassé en général blessé et honni devant les siens, pour rentrer comme président élu, avec le calme et le sérieux des grands contre le grotesque des petits, à une majorité historique devant le peuple entier, étonné mais heureux d’un tel retour et d’une telle performance.
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Ils ont tous les deux été ridiculisés, l’un pour avoir osé se comparer à Abraham Lincoln et Ronald Reagan, figures emblématiques du Grand Old Party et l’autre pour se prendre pour Napoléon quand il déclare la guerre contre l’ennemi, et le général de Gaulle quand il veut libérer son pays occupé. Or à regarder de près, d’aucun ne peut nier qu’ils n’ont pas tous les deux réaliser et dépasser même leurs rêves et leurs idéaux !
Le milliardaire du haut de sa tour d’ivoire a rejoint le peuple et porté au sommet du Capitol Hill les républicains longtemps absents de la Maison Blanche. Le général qu’on prenait pour un mythomane et un fou, a sauvé une génération de jeunes assoiffés de justice quand De Gaulle a perdu la sienne sur le chemin de l’Elysée et a démissionné du pouvoir sous les pavés lourds de Saint-Germain-des-prés. Quant à Napoléon, évitons la fausse modestie et reconnaissons que le grand exilé de la Villa Gaby, la Haute Maison et la rue de Phalsbourg a mieux réussi son retour que l’empereur corse, et a gagné sa bataille de Waterloo par sa patience sans verser une seule goutte de sang. Même à 80 ans passés le général n’écrira pas encore ses mémoires mélancoliques de Sainte-Hélène !
Les tentations du pouvoir
Les deux ont bouleversé le monde en menant leur guerre à côté d’une armée faite avant tout de leurs familles. Leurs deux épouses avaient trouvé chacune leur propre bouclier de courage et de patience, l’une pour résister contre les insultes et les diffamations de la presse haineuse et partiale, et l’autre pour se protéger des bombardements de l’armée d’occupation. Quant à leurs enfants, ils les entourent, les garçons comme des chevaliers fidèles à un père riche mais toujours généreux ou les filles, comme les trois grâces de la force, du cœur et de la raison, comme les sent un général qui malgré toutes les tragédies qu’ il a traversées n’a jamais rien perdu de son humanité et de sa sensibilité.
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Certes les dangers et les tentations du pouvoir les guettent tous les deux, l’un dans l’Occident froid et distant et l’autre dans l’Orient si chaud et si sanglant. Mais quand, après tant de souffrance, on a réussi comme l’un à passer d’un gratte-ciel doré à une Maison Blanche, ou comme l’autre du grade de général au titre de père de la Nation, la violence, le luxe et la volupté mortelle finiront par être vaincus par la justice, la force et l’humilité dans la prudence.
Le milliardaire comme le général savent qu’il y a un temps pour la guerre comme il y a un temps pour la paix, ils savent surtout qu’il y a un temps pour tout, comme le dit si bien la vieille sagesse !