À 38 ans, cette mère de trois enfants est écrivain, sportive et journaliste.
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Elle a survécu à un attentat de l’ETA à Madrid qui lui a coûté ses deux jambes, mais lui a valu « l’affection et l’amour » de nombreuses personnes qui reprennent espoir en lisant son témoignage.
– Irène signifie paix. Êtes-vous en paix?
Pour moi, la paix intérieure est l’objectif le plus important, un des outils fondamentaux pour avoir une vie de famille heureuse, et donc être heureux dans la vie.
– Vous êtes psychologue, écrivaine et journaliste. Pensez-vous susciter l’empathie ?
Il est important d’avoir connu des difficultés pour que d’autres personnes qui souffrent te croient, t’écoutent et se disent “Si elle a réussi, pourquoi pas moi?” Parfois la seule façon d’aider quelqu’un est d’avoir traversé les mêmes épreuves et de les avoir surmontées.
– Avez-vous toujours été proche des gens?
J’ai toujours été très extravertie, ouverte et sociable. Après l’attentat, le soutien et l’affection des gens ont été encore plus déterminants car ma mère me disait : “nous avons perdu une partie de notre corps, c’est très grave, c’est terrible, nous apprendrons à vivre avec ça, mais es-tu consciente de l’affection que te portent les Espagnols et même des personnes vivant à l’étranger ?
– Êtes-vous consciente de faire partie de l’histoire de l’Espagne?
Ce qui me semble merveilleux, c’est qu’on parle à l’école des personnes qui ont cette force morale pour surmonter la douleur que quelqu’un leur a infligée délibérément, et qu’on dise que le pouvoir de l’être humain est illimité, que l’esprit est inébranlable et que tout est possible grâce à l’amour.
– Quel est le rôle de la foi dans votre vie?
Fondamental. La foi va là où le sport, la tête, le mental n’arrivent pas. C’est l’espoir, la foi, une force infinie beaucoup plus puissante que tout le reste.
– Pourquoi aimez-vous la personnalité du pape François?
J’ai une photo du pape François sur moi parce qu’il est à mes yeux un véritable guide, pas seulement spirituel. C’est une personne simple, proche des gens, un merveilleux exemple, un humaniste, et j’aime ce mot car il nous inclut tous.
– Vous répétez souvent que vous n’êtes pas une victime.
Nous ne sommes pas victimes, nous sommes responsables. Il est inutile de ressasser ce qui m’est arrivé, ce que j’ai perdu. Notre vie commence aujourd’hui et nous seuls pouvons prendre en main notre vie, décider de ce que nous voulons faire.
– Comment avez-vous réussi à pardonner?
C’est un choix intérieur, une étape qu’on décide de franchir ou de ne pas franchir. La personne qui choisit de pardonner sera le principal bénéficiaire, car la haine ne fait de mal qu’à celui qui la ressent, pas à celui contre qui elle est dirigée. En fait, celui qui pardonne se pardonne à lui-même.
Je dis souvent lors de mes conférences : si tu veux être heureux un jour, venge-toi. Si tu veux être heureux pour toujours, pardonne.
– Que change l’amour dans la vie?
Depuis que j’ai rencontré mon mari, ça a été une révolution. J’ai fondé une famille (mon rêve), j’ai des enfants. Cette équipe que constitue le couple dans le mariage est essentielle pour que le reste fonctionne bien.
– Quelle question aimeriez-vous vous poser à vous-même ?
Si j’ai peur de quelque chose. Parce que je n’avais jamais eu peur de rien, surtout depuis l’attentat. Mais la situation est un peu différente maintenant que j’ai des enfants. Je sais que si je les élève dans l’optimisme, la foi, les valeurs et l’espoir, la peur n’aura pas sa place.