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Dénoncer les génocides actuels pour éviter une nouvelle Shoah

"Survivante Yazidi ayant échappé aux griffes de Daesh" par Yazidi : Vic Bahr © Yahad - In Unum

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Mathilde de Robien - publié le 10/11/16
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D’un Holocauste à l’autre, c’est une action contre les meurtres du présent qu’il faut soutenir. (3/3)

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« J’ai beaucoup d’estime pour ce que le Père Desbois fait pour éclairer le passé, mais c’est une action contre les meurtres du présent que j’aimerais soutenir. »

Reconnaître les massacres de masse

Ces quelques mots de Monsieur Howard, l’un des mécènes américains de l’association Yahad – In Unum, résonne comme un coup de tonnerre dans la tête du Père Patrick Desbois, et sont le déclencheur des investigations menées par Costel Nastasie et le père Desbois pour recueillir les témoignages des réfugiés yézidis, peuple soumis et pourchassé par Daech, au Kurdistan irakien. Ces témoignages sont relatés dans leur livre La Fabrique des terroristes (Fayard, septembre 2016).

La méthodologie acquise par Yahad lors de ses recherches en Europe de l’Est, que ce soit sa capacité à trouver des témoins, à établir des faits, à travailler sur des terrains très divers, à mener des interviews sur des sujets complexes et violents, permet à ses enquêteurs de connaître et de reconnaître les mécanismes des massacres de masse. Ils se font une mission de détecter de nouveaux crimes, d’aider les survivants et de lutter contre l’impunité des génocidaires actuels. C’est pourquoi les équipes de Yahad se sont rendues au Guatemala, en Roumanie, et tout récemment en Irak.

Persécution de la communauté Yazidis

Depuis août 2014, les combattants de Daech persécutent la communauté Yazidis qu’ils considèrent comme des mécréants et exigent leur soumission à l’Islam. Les Yazidis, minorité kurdophone, observent une religion préislamique, influencée par le zoroastrisme, le judaïsme et le christianisme. (Ils pratiquent le baptême et vénèrent le Christ et la Vierge Marie). Les membres de Daech enrôlent les enfants (garçons) dans des camps d’entraînement où ils apprennent à tuer, ils violent les filles et les jeunes filles, ils exécutent les personnes âgées et les hommes qui refusent de se convertir, jugés inutiles.

L’objectif du Père Desbois est de faire témoigner ces victimes « à la barre de l’Histoire pour expliquer les rouages de cet engin de guerre terroriste », de transmettre au monde ces vérités atroces, et de « briser l’indifférence pour qu’un jour, peut-être, leurs tortionnaires soient jugés ». ( La fabrique des terroristes)

De la même manière qu’en Europe de l’Est, ce sont des enquêteurs locaux qui arrivent à convaincre les témoins de la Shoah à parler, en Irak, c’est Zaher, un jeune Yazidi, rencontré par hasard chez un coiffeur de Bruxelles, qui leur sert d’intermédiaire et trouve dans les camps, avec un naturel déconcertant, les réfugiés qui ont enduré la barbarie de Daech, et qui les persuade de raconter leur histoire.

Au fur et à mesure de ces terribles témoignages, il apparaît clairement que Daech se livre à l’encontre des Yazidis à un véritable génocide : même déroulement, mêmes moyens, mêmes motivations, que les crimes commis par les Nazis 70 ans plus tôt.

Le déroulement 

  • Rassemblement des victimes dans un même lieu.
  • Séparation des membres d’une même famille.
  • Confiscation des biens de valeur.
  • Enterrement des corps dans des fosses communes.

Les moyens 

  • L’embrigadement des locaux pour une plus grande efficacité.

Les Nazis réquisitionnaient les paysans soviétiques, qui, de gré ou de force, aidaient à creuser les fosses et charrier les victimes. Daech soudoie les voisins des Yazidis qui les trahissent.

  • Des instruments de propagande.

C’étaient les photos des fusillades prises par les Nazis, et aujourd’hui ce sont les vidéos prises par Daech, prouvant ainsi au monde entier leur « avancée », pouvant terroriser les foules, mais aussi motiver d’autres à les rejoindre.

  • Une administration totalitaire : tout est enregistré, consigné, hiérarchisé.

Les motivations 

  • Servir une idéologie.
  • Avoir pouvoir de vie et de mort sur un peuple considéré comme inférieur.
  • S’enrichir, lors des confiscations des biens et des pillages des maisons abandonnées.
  • Avoir le droit de violer en toute impunité.

Pourquoi est-il nécessaire de prendre conscience de ces atrocités ? Pourquoi devons-nous être capables de reconnaître les mécanismes des crimes de masse ? Car à tout moment, chacun peut être amené à devenir soit victime, soit bourreau, et à commettre le pire sous prétexte d’obéir aux ordres. Mais n’oublions pas que l’homme est toujours libre. Pas libre au sens de faire ce qu’il veut quand il veut, mais capable de se reconnaître dans ses actes. Prions pour que l’homme, sous le bourreau, ait un sursaut d’humanité, qu’il sache dire non au crime, et qu’il use à bon escient de la liberté qui lui a été offerte et qui le définit. Si les hommes savaient dire non, Hitler aurait eu beau hurler ou Abu Bakr al-Baghdadi menacer, il n’y aurait pas (eu) de massacres. Vous pensez que c’est utopique ? Cela le serait moins si on transmettait le message et si chacun se préparait à refuser la barbarie.

Pour informations :

Site de Yahad-In Unum.

Site d’Action Yazidis.

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