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Au nord du Bénin, le monastère Notre-Dame de l’Écoute accueille des retraitants qui souhaitent faire silence pour mieux entendre le Seigneur.
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« Seigneur, au seuil de cette nuit, Nous venons te rendre l’esprit… Et la confiance. » Ce mardi soir, c’est l’heure des vêpres, sur un air de n’goni, à la chapelle du monastère. « Nous allons vous aider à suivre les offices en Français », dit Sœur Marie Florence, une jeune femme frêle au grand sourire pour me rassurer car ici, à 8 kilomètres de Natitingou, loin de tout, tous les offices sont en latin. Plusieurs retraitants assistent à l’office comme moi. Ils sont venus se « reposer » au monastère, qui a connu sa première profession solennelle en 2013.
Dans la grande cour, quelques villageois attendent les moniales pour vendre des bananes du jour. Un apatam chaleureux fait office de salle d’attente. Et outre les nouveaux bâtiments de l’hôtellerie, une case moderne abrite l’oratoire.
Les retraitants sont ainsi invités à participer aux sept offices des moniales. Cette prière active rythme la journée et plonge pleinement dans ce mystère de la « prière sans cesse » du Christ. Un temps de recueillement succède à la messe du matin, avant l’enseignement sur le thème de la transfiguration : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici, si tu veux, nous allons faire trois tentes » pour les retraitants de l’école Jeunesse Bonheur.
Un silence total
À l’heure du déjeuner, on se présente mais c’est une exception aujourd’hui. Ici, on cultive le silence même pendant le repas. En général, c’est une musique classique ou une conférence qui couvre le bruit des couverts.
« L’appareil est en panne aujourd’hui donc vous pouvez discuter » lance la sœur hôtelière. À la fin du repas, tout le monde participe à la vaisselle et à la propreté des lieux dans un joyeux silence. Les retraitants donnent ainsi un coup de main aux moniales qui assurent elles-mêmes la vie quotidienne des lieux : labour, charcuterie, cuisine, les religieuses s’occupent de tout. « Le Seigneur veut qu’on harmonise sa création », se répètent-elles.
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Dans ce monastère où la journée se termine après les complies à 20 heures, les offices laissent la place au silence total où s’immergent les retraitants sous un ciel déjà sombre et un espace nu immense. Ils se promènent ou rejoignent les chambres sobres, munies d’un lit, d’un bureau et d’un crucifix qui rappelle la vocation des lieux. « Le monastère est un lieu d’écoute où ceux qui ont soif de Dieu peuvent puiser à la Source et retrouver les vrais valeurs de l’existence », peut-on lire dans toutes les chambres.
Dans ces regards lumineux de moniales, une seule chose se voit avec certitude : la joie du Christ présent partout en ces lieux.
Méditation et repos ponctuent donc ce séjour où les retraitants apprennent à mieux connaître la communauté et les moniales. « Nous voulons aider les Béninois à cultiver et développer une relation personnelle avec le Christ » explique Sœur Marie Vianney, originaire de Nantes. Une relation au cœur d’une vie de foi.
La réponse à un appel
En 2005, les sœurs de l’abbaye de Jouques dans les Bouches-du-Rhône répondent à l’appel lancé deux ans plus tôt par Mgr Pascal N’Koué, alors évêque de Natitingou qui désire implanter la vie contemplative dans son diocèse. Cinq religieuses quittent donc la France et s’installent à Perma. L’année suivante, un bienfaiteur donne à la communauté un terrain proche du village de Pèporiyakou, à 8 kilomètres au nord de Natitingou. En 2007, la communauté s’installe dans les premiers bâtiments du nouveau monastère, placé sous le vocable de Notre-Dame de l’Écoute. Le 13 novembre 2011, l’église, dont la construction est à peine achevée, est bénie par Mgr Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence. Aujourd’hui, la communauté qui compte dix moniales dont deux soeurs béninoises, produit l’hostie de tout le diocèse et permet aux villageois qui donnent un coup de main, d’avoir une activité génératrice de revenus.