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L’administration Obama a-t-elle favorisé les musulmans au détriment des chrétiens ?

Le pape François avec Barack Obama à la Maison Blanche, le 23 septembre 2015 © CTV

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Alexandre Meyer - publié le 30/10/16
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Voici peut-être la plus inquiétante des révélations Wikileaks.

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L’une des révélations les plus explosives de Wikileaks semble être, une fois de plus, superbement ignorée des médias mainstream américains. Selon les e-mails du camp démocrate rendus publics par les hackeurs de Julian Assange, l’administration Obama n’a pas seulement écarté les candidatures de chrétiens aux postes offerts par le gouvernement fédéral, mais a privilégié les candidats musulmans, en violation de la Constitution américaine, qui stipule qu’ “aucun questionnaire portant sur la religion ne sera imposé pour juger de l’aptitude d’un candidat à l’exercice de fonctions ou charges publiques aux États-Unis”.

Il est d’ailleurs ironique que l’un des e-mails proposant un test religieux décisif pour les emplois gouvernementaux privilégiant les musulmans sur les chrétiens, a été écrit par une ancienne présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, la juriste démocrate Preeta Bansal. Cette commission fut créée par les Républicains, alors majoritaires au Congrès (la chambre haute du Parlement, Ndlr) et échappera à la vindicte d’un président Clinton trop faible politiquement pour la combattre à la fin des années 1990, en raisons des trop nombreux scandales qui entachaient sa présidence. Les démocrates, faute de la supprimer, réussirent vraisemblablement à la détourner de sa vocation initiale sans difficulté.

“J’ai exclu ceux qui sont d’origine arabo-américaine mais qui ne sont pas musulmans”

Dans un e-mail daté du 29 septembre 2008, Preeta Bansal (qui avait servi dans l’administration Clinton dans les années 1990) a envoyé à John Podesta une liste de citoyens américains musulmans à prendre en considération pour certains postes fédéraux qualifiés. Le spoil system américain prévoit le renouvellement complet de l’administration fédérale américaine lorsqu’un président quitte le bureau ovale. M. Podesta, dont la correspondance n’en finit plus de susciter la polémiquefigurait alors dans l’organigramme de l’équipe de “transition” d’Obama entre son élection et sa prise de fonction, chargée de mener à bien les recrutements. Il ne cessera plus de graviter dans les cercles du pouvoir démocrate jusqu’à devenir le directeur de campagne d’Hillary Clinton.


Lire aussi : Révélation Wikileaks : Le camp Clinton fomentait le noyautage de l’Église catholique


Madame Bansal avait apparemment été chargée d’exclure les Arabes chrétiens de ces postes très convoités et y développe sa méthode : “In the candidates for top jobs, I excluded those with some Arab American background but who are not Muslim. Many Lebanese Americans, for example, are Christian”. Traduction : “Parmi les candidats aux meilleurs emplois, j’ai exclu ceux qui sont d’origine arabo-américaine mais qui ne sont pas musulmans. Beaucoup d’Américains libanais, par exemple, sont chrétiens”.

10 801 réfugiés syriens sont entrés aux États-Unis en 2016. 56 étaient chrétiens

La ségrégation des chrétiens en faveur des musulmans a fonctionné à plein régime. Les chrétiens arabes ont été systématiquement exclus des postes de traducteurs, même pour les informations classifiées les plus sensibles, au bénéfice des musulmans.

Les chrétiens arabes américains supportent de plus en plus mal cette situation. Ils endurent lentement mais surement le pire génocide de leur histoire dans leur région natale, berceau du christianisme, sans même que leur propre administration ne s’en émeuve. Pire, elle les saque : sur les 7 551 réfugiés syriens entrés aux États-Unis en 2016, seulement 35 étaient chrétiens. Un mois plus tard, les données transmises à la clôture de l’année fiscale sont encore plus éloquentes : sur 10 801 réfugiés, 56 sont chrétiens.

La réaction de la communauté orientale américaine ne s’est pas fait attendre. La déclaration du président de l’Union maronite mondiale basée en Floride, est sans appel : “Ce traitement des chrétiens moyen-orientaux est discriminatoire. Une administration Clinton serait catastrophique pour des millions de membres de nos communautés à travers les États-Unis. On n’a jamais entendu parler d’une telle discrimination des droits civiques depuis des décennies.

John Hajjar, fervent soutien du candidat Donal Trump, co-président du Comité des chrétiens moyen-orientaux (le MECHRIC, une ONG qui a notamment défendu la cause yézidie devant l’ONU), a confirmé que la discrimination rampante s’était étendue tout au long des deux mandats Obama. “Nous avons toujours ressenti la froideur de l’establishment du Parti démocrate au cours des huit dernières années. Leur fanatisme a été mis à nu.” Il a poursuivi : “Cet e-mail discriminatoire est anti-américain, diffamatoire et devrait avoir de lourdes conséquences pour son auteur et ceux qui ont conspiré contre les chrétiens américains d’origine arabe”.

Un nouvel apartheid ?

L’administration Obama Clinton n’a pas seulement blackboulé les chrétiens originaires du Moyen-Orient, mais aussi les Américains musulmans qui ne souscrivent pas aux idées défendues par les Frères musulmans (bien représentées aux États-Unis par plusieurs officines qui soulèvent de temps à autre une polémique, comme le CAIR), ou ne souscrivant pas à son agenda politique ciblant le régime iranien. Ainsi, Zuhdi Jasser, scientifique et intellectuel américain d’origine syrienne et un réformateur musulman reconnu, fut systématiquement ignoré par les administrations Obama et Clinton, tandis que les proches du CAIR étaient accueillis à bras ouverts, jusque dans l’antichambre du pouvoir ou à la droite d’Hillary Clinton.

Dans son e-mail, Madame Bansal poursuit : “High-profile Muslim Americans tend to be the subject of a fair amount of blogger criticism, and so the individuals on this list would need to be ESPECIALLY carefully vetted. I suspect some of the people I list would not survive such a vet”. “Les bons profils de musulmans américains ont tendance à faire l’objet d’une importante critique des blogueurs. Dès lors, les individus sur cette liste auront besoin d’être SPÉCIALEMENT et soigneusement auditionnés. J’ai bien peur que certaines personnes sur la liste ne survivraient pas à un tel examen”, admet-elle.

Madame Bansal siège aujourd’hui au sein de l’Advisory Council on Faith-Based and Neighborhood Partnerships, un conseil consultatif sur l’amélioration des rapports sociaux basés sur la foi travaillant directement pour la présidence. “I am confident that these outstanding men and women will serve the American people well” : Je suis confiant dans la capacité de ces hommes et femmes à servir au mieux les intérêts du peuple américain déclarait Barack Obama lors du renouvellement de cette commission. Dont acte.

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