separateurCreated with Sketch.

“Qui êtes-vous, belle Dame ? — Je suis la Vierge des Pauvres”

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Thomas Renaud - published on 29/10/16
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Entretien avec Fabian Delarbre, cérémoniaire du sanctuaire de Notre-Dame-des-Pauvres. En 1933, la Vierge Marie est apparue à plusieurs reprises à une petite fille du village belge de Banneux. Fabian Delarbre, cérémoniaire du sanctuaire de Notre-Dame-des-Pauvres, qui accueille près de 400 000 personnes par an, répond aux questions d’Aleteia.

Aleteia : Pouvez-vous nous rappeler le déroulement des apparitions de la Sainte-Vierge à Banneux ?
Fabian Delarbre :
Le soir du dimanche 15 janvier 1933, Notre-Dame apparaît pour la première fois dans le jardin de la famille Beco. Elle appelle Mariette par un signe de la main, mais la maman de Mariette l’empêche de sortir. Le mercredi 18 janvier à 19 heures, Mariette est dans le jardin et prie à genoux. Tout à coup, elle quitte le jardin et s’engage sur la route où l’appelle la Dame. À deux reprises sur le chemin, elle tombe à genoux. La troisième fois, elle se met à genoux près du fossé, devant une “flaque” d’eau provenant d’une source. La Dame lui dit : “Poussez vos mains dans l’eau”. Mariette le fait et répète ce que la Dame lui dit : “Cette source est réservée pour moi. Bonsoir, au revoir”.

Le lendemain, le temps est très mauvais. Mariette est à genoux dans le sentier. La Dame apparaît. Mariette lui demande : “Qui êtes-vous, belle Dame ? — Je suis la Vierge des Pauvres”. La Vierge conduit l’enfant par le chemin jusqu’à la source. Mariette interroge encore : “Belle Dame, vous m’avez dit hier : cette source est réservée pour moi. Pourquoi pour moi ?” Mariette se désigne, croyant que la source est pour elle. Avec un sourire, la Vierge répond : “Cette source est réservée pour toutes les Nations… pour les malades. — Merci, merci” dit Mariette. La Vierge ajoute : “Je prierai pour toi. Au revoir”.

Les apparitions se renouvèleront le 20 janvier, le 11, le 15 puis le 20 février. La Vierge demande alors une « petite chapelle » et déclare « Je viens soulager la souffrance ». Elle demande à Mariette de prier beaucoup. La dernière apparition a lieu le jeudi 2 mars. Il pleut à torrent depuis 15 heures. Elle sort à 19 heures. Elle en est au troisième chapelet quand il cesse subitement de pleuvoir. Elle se tait, étend les bras, se lève, fait un pas, s’agenouille. Dans la maison, après bien des pleurs, Mariette livre le message confié par Marie : “Je suis la Mère du Sauveur Mère de Dieu. Priez beaucoup”. Avant de la quitter, la Vierge lui a imposé les mains en disant : “Adieu”.

Quelle était la personnalité de la voyante Mariette Beco ?
Au moment des apparitions, Mariette est l’ainée d’une famille nombreuse. Elle aide beaucoup sa maman dans les tâches ménagères et s’occupe de ses frères et ses sœurs. Elle a une santé robuste et un esprit pratique. Elle ne prie plus guère au moment des apparitions et n’a plus le temps d’aller ni au catéchisme ni à la messe. Elle a gardé un caractère ferme jusqu’à la fin de sa vie : elle a affronté les pressions, calomnies, procès d’intentions, elle n’a pas dévié de son rôle de « facteur » comme elle le disait elle-même. Elle est restée dans l’ombre de la Vierge des Pauvres.

Pourquoi le sanctuaire a-t-il rapidement été nommé « La Vierge des Pauvres » ? Quel est le message de la Vierge à Banneux ?
Les premiers responsables n’ont fait qu’écouter le message donné par la Vierge lors de la troisième apparition. Quand Mariette lui demande : “Qui êtes-vous Belle Dame ?” et qu’elle répond : « Je suis la Vierge des Pauvres ». La Vierge vient rejoindre la pauvreté de nos vies au quotidien pour nous conduire à son Fils. Puis comme à Cana, elle s’efface. Le message est simple, court et compréhensible pour tous. Marie touche chacun par les paroles confiées à Mariette. Elle délivre un message d’espérance et de foi et invite avec insistance à la prière.

Notre-Dame-de-Banneux © CapitaineCook CC

Notre-Dame-de-Banneux © CapitaineCook CC
Notre-Dame-de-Banneux © CapitaineCook CC

Aujourd’hui le sanctuaire accueille plusieurs centaines de milliers de personnes. Que viennent-elles chercher ? Que souhaitez-vous leur apporter à travers les célébrations et l’aménagement du lieu ?
La Vierge des Pauvres est là avec nous au quotidien, elle nous accompagne, nous soutient, nous relève, nous console. Elle nous aide à « garder nos lampes allumées ». Elle nous épaule pour marcher vers son Fils. Les pèlerins viennent confier à Marie leurs tracas, leur peine, leur maladie, leur handicap, leurs pauvretés mais aussi leurs remerciements et leurs joies. Ils savent que la Vierge des Pauvres est la plus attentive des mamans qui veille sur tous ses enfants. On vient déposer ses fardeaux à ses pieds et on repart plus rassuré, plus serein, chargé d’espérance. Plusieurs messes sont célébrées au sanctuaire chaque jour et, depuis les apparitions, le rosaire y est récité chaque jour.

Le point fort est bien entendu la bénédiction des malades. C’est un office très prenant, très émouvant. On voit les pèlerins déposer leurs pauvretés physiques, matérielles, spirituelles. On peut lire dans leurs yeux leur détresse, leur craintes, on observe leur regard fixé sur l’ostensoir et on devine qu’ils confient tant de choses, on perçoit une espérance, parfois même un soulagement. À la chapelle des Apparitions, à la Source, devant la statue de la Vierge qui bénit, on perçoit fortement que les pèlerins se confient à Marie. Nos yeux contemplent chaque jour les merveilles que la Vierge des Pauvres fait dans le cœur et dans la vie des pèlerins.

Propos recueillis par Thomas Renaud.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !