Le musée des Beaux-Arts de Tours lui consacre une belle exposition à cette occasion.
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Premier saint non martyr, Martin de Tours suscite depuis le IVe siècle une grande dévotion populaire. Le musée des Beaux-Arts de Tours lui dédie une belle exposition jusqu’au 8 janvier 2017. Du IVe au XXe siècle, 120 œuvres sont présentées, témoignant d’une riche iconographie et du rayonnement du culte du saint en Europe.
La légende de saint Martin et ses représentations dans l’art
Dès la première salle de l’exposition, le visiteur est plongé au cœur de la légende martinienne. Il est invité à découvrir les Martinelli, ces ouvrages sur la vie du saint qui s’inspirent du premier texte publié sur saint Martin au IVe siècle par Sulpice Sévère. Né en Hongrie, saint Martin grandit à Pavie aux côtés de son père, officier dans l’armée romaine. Enrôlé de force, il sert à son tour la garde impériale à Amiens jusqu’au célèbre épisode du partage du manteau : au cours de l’hiver 337, Martin offre à un pauvre la moitié de son manteau devant la porte de la ville. Dès lors, il se convertit au christianisme et quitte l’armée. Il fonde le premier monastère d’Occident à Ligugé en Poitou avec Hilaire, évêque de Poitiers. Saint Martin devient ensuite évêque de Tours en 371 où il fonde un ermitage, le futur monastère de Marmoutier. Dès le Ve siècle, la ville de Tours devient un haut-lieu de pèlerinage, attirant de nombreux fidèles venus se recueillir sur la tombe du saint.
La Vita Martini de Sulpice Sévère demeure dans les siècles suivants une référence pour les artistes qui ne manquent pas de s’en inspirer. L’exposition présente des tableaux, dessins, vitraux et objets d’art représentant des épisodes de la vie de saint Martin. Le plus populaire est bien sûr la Charité d’Amiens, illustrée à de nombreuses reprises. Des enluminures du Moyen Âge aux tableaux du XVIIe siècle, il est intéressant de constater l’évolution iconographique du saint : de soldat romain il devient riche seigneur.
Les hauts lieux martiniens
Grand voyageur, saint Martin joue un important rôle d’évangélisateur à l’échelle de l’Empire. Il finit sa vie en Touraine où sont élevés des édifices “martiniens”. L’exposition invite le visiteur à découvrir, entre autres, l’Abbaye de Marmoutier dit “le grand monastère” et la collégiale Saint-Martin de Tours. Des pièces archéologiques issues des fouilles – éléments sculptés, fragments du tombeau du saint, chapiteaux – sont présentés. Des manuscrits, dessins et tableaux permettent aussi de comprendre l’évolution architecturale de ces lieux. En complément, une vidéo explique le projet de reconstitution 3D de la basilique Saint-Martin-de-Tours et un cubiculum musicae, équipement d’immersion musicale et visuelle, est installé dans la cour du musée.
La renaissance du culte de saint Martin
L’exposition s’achève avec les témoignages du renouveau du culte du saint au XIXe siècle. Les tableaux représentant la vie du saint se multiplient, destinés principalement à des églises portant son nom. Le thème de la charité de saint Martin est largement répandu. La redécouverte de son tombeau en 1860 participe de ce regain d’intérêt et se trouve être à l’origine de la reconstruction de la basilique tourangelle par l’architecte Laloux entre 1886 et 1902. Des cartons préparatoires aux vitraux de ce nouvel édifice sont exposés ainsi que des tableaux comme celui d’Auguste-Félix Bauer représentant “La Leçon d’enluminure” devant une statue de saint Martin partageant son manteau. Autant de témoignages de la renaissance martinienne dans les arts.
Sur les pas de saint Martin du IVe au XIXe siècle, cette belle exposition invite non seulement à une découverte iconographique du saint, mais témoigne aussi de son rayonnement et de sa popularité au-delà de nos frontières. A voir en famille avec le petit livret adapté aux enfants !
Informations :
Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, du 8 octobre 2016 au 8 janvier 2017 au musée des Beaux-Arts de Tours.
18, place François-Sicard, 37000 Tours.
Site officiel du musée : ici.