À l’audience générale du 19 octobre, le Saint-Père a expliqué les deux premières œuvres corporelles de miséricorde.
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“Il y a toujours quelqu’un qui a faim et soif, quelqu’un qui a besoin de moi. Je ne peux déléguer personne pour agir à ma place”, a déclaré le pape François à l’audience générale, le 19 octobre dernier. Comme annoncé la semaine dernière, le Saint-Père a commencé à expliquer les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles et leurs bienfaits au quotidien.
Convaincu que de petits gestes, accomplis chaque jour, peuvent provoquer une “vraie révolution culturelle”, le Pape est revenu sur l’importance de “la parole”, de “l’engagement”, de “l’aide” que chaque chrétien peut donner à “un pauvre” ou une ” personne dans le besoin” qui viendrait “frapper à sa porte”.
S’intéresser ne suffit pas
“Donner à manger à ceux qui ont faim” et “donner à boire à ceux qui ont soif ” sont les deux premières des sept œuvres corporelles expliquées dans sa nouvelle catéchèse. “Et des personnes qui ont faim il y en a beaucoup !”, a-t-il relevé. Il suffit d’écouter ou lire les médias. Que de populations “souffrant d’un manque de nourriture et d’eau, avec de graves conséquences notamment sur les enfants”. Face à certaines images, reconnaît-il, “l’opinion publique se sent touchée et des campagnes de soutien sont alors lancées pour stimuler la solidarité “. Oui, a-t-il poursuivi,”cette forme de charité est importante (…) les dons sont souvent généreux et apportent un peu de soulagement à tant de personnes”, mais le croyant doit s’interroger : “Se sent-il impliqué directement ?”.
Moi croyant, quelle est ma réaction ?
“Frères et sœurs, une des conséquences de ce qu’on appelle le “bien-être” est de conduire les personnes à se replier sur elles-mêmes, les rendant insensibles aux besoins d’autrui”, souligne d’emblée le Saint-Père dans toutes les langues, dont le français, avant d’inviter aussitôt après fidèles et touristes à une rétrospection intérieure : “Lorsque nous rencontrons dans la rue une personne dans le besoin ou qu’un pauvre frappe à notre porte. Quelle est alors ma réaction ? Est-ce que je détourne le regard ou bien est-ce que je m’intéresse à son état et prends le temps de lui parler ?”. Là on n’est plus devant une image, “nous sommes interpelés personnellement (…) il n’y a plus de distance entre moi et cette personne”.
Dans un monde où “tout est fait” pour présenter à l’homme “des modèles de vie éphémères, comme si notre vie était une mode à suivre, à changer selon les saisons”, le souverain pontife rappelle que “la réalité est ce qu’elle est” et doit “être affrontée comme telle”, loin de cette fâcheuse tendance, de plus en plus répandue, de “fuir les personnes dans le besoin, de ne pas les approcher ou de maquiller un peu la réalité”, leurs réelles conditions.
Interpelés personnellement
La pauvreté, a-t-il insisté, n’est pas quelque chose d’abstrait, la voir en image “n’interpelle pas” l’individu au plus profond. “Oui, ça le fait réfléchir, il proteste (…) mais voir la pauvreté dans la chair d’un homme, d’une femme, d’un enfant”, c’est autre chose, affirme-t-il, “c’est ça qui interpelle !”. Et d’exhorter encore une fois dans toutes les langues : “Alors que, chaque jour, à côté de l’abondance et du gaspillage se répète l’expérience de ceux qui ont faim, nous ne pouvons pas déléguer à d’autres : ce pauvre que je rencontre a besoin de moi, de mon aide, de ma parole et de mon engagement. Nous sommes tous impliqués!”.