Le pape François s’est récemment dit préoccupé par “la délicate situation dans la péninsule coréenne”.
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Le directeur de bureau de presse du pape François, Greg Burke, évoque “les tensions persistantes” causées par “les essais nucléaires menés par la Corée du Nord”. Si le Saint Père souhaite une résolution pacifique par le dialogue, les USA ont de leur côté décidé de montrer les muscles.
La capacité nucléaire coréenne en nette progression
Le 9 septembre 2016, la Corée du Nord a procédé à son 5e essai atomique sur le site de test de Punggye-ri. Des renseignements d’origine satellite tendent même à montrer qu’un 6e essai pourrait bientôt être mené dans le tunnel n°3 du site, jusqu’ici inutilisé. Rappelons que le 9 octobre 2006 avait lieu le premier essai nucléaire nord-coréen ; il ne serait donc pas surprenant que dix ans après, un 6e essai vienne marquer la date anniversaire.
La Corée du Nord progresse ainsi rapidement sur le plan technologique. Trop, du point de vue des américains, qui en coordination avec la Chine, enquête sur l’éventuelle implication d’une maison de commerce à Dandong, près de la frontière avec la Corée du Nord. La société Hongxiang Industrial Company aurait vendu du matériel permettant le développement des centrifugeuses dédiées à l’enrichissement de l’uranium.
Un exercice américain plus qu’explicite
L’exercice Red Flag se déroulera sur la base Eielsen (Alasaka) du 3 au 21 octobre. Il s’agit d’un exercice conjoint auquel participent la Corée du Sud, les USA, la Nouvelle-Zélande et l’OTAN. Séoul envoie six chasseurs F-15K et deux avions de transport C-130M, les néo-zélandais et l’OTAN enverront des avions de transport et de ravitaillement, l’armée de l’air américaine fournira pour sa part une cinquantaine de chasseurs F-16 et F-15C.
Le scénario de l’exercice est plutôt simple : il s’agit d’une simulation de frappes aériennes contre des installations nucléaires de Pyongyang. L’entraînement incluera la formation aux frappes de précision par l’utilisation de JDAM (Joint Direct Attack Munition), bombes guidées par GPS et fabriquées par Boeing.
L’avertissement américain
Les USA ont réagi rapidement à l’essai coréen du 9 septembre. Le 13 septembre, deux bombardiers stratégiques B-1B Lancer ont survolé la base d’Osan à Pyeongtaek à basse altitude, vers 13h10 heure locale, puis sont rentrés à Guam. Le 21 septembre, deux autres B-1B réitéraient cette manœuvre, mais cette fois-ci l’un des deux s’est posé sur la base coréenne d’Osan. Posé pour une durée inconnue, l’atterrissage en Corée d’un B-1B est toutefois exceptionnel.
L’appareil va rester quelques temps, prêt à effectuer une sortie. L’US Air Force semble aussi envisager de déployer des B-Z et B-52 au-dessus de la péninsule. Le message d’avertissement est clair.
Séoul et Washington se sont mis d’accord sur l’installation d’un système antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) dans le sud-est du pays le vendredi 30 septembre dernier. Le système de 900 kg, d’une portée de plus de 200 km envoie des ogives vides à plus de 2,8 km/s pour percuter les missiles SCUD (ou similaires) en vol : c’est le “hit to kill”.
Les provocations se poursuivent ainsi des deux côtés, toujours avec l’épée de Damoclès que représenterait un dérapage nucléaire. Les témoignages de Nagasaki et Hiroshima montrent bien que nul n’a intérêt à en arriver là.
Malheureusement, en évoquant la dénucléarisation, le Pape touche à un sujet devenu idéologique où le vrai débat d’idées n’est plus permis…
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