11 mois après la visite du Pape et le jour même où le premier cardinal centrafricain présidait une marche pour la paix.
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30 morts et 40 blessés, c’est le bilan d’un assaut mené par des miliciens de l’ancienne coalition Seleka contre le camp d’évacués situé dans les environs de l’Evêché de Kaga Bandoro, au centre du pays. L’attaque, rapporte l’agence Fides, remonte au 12 octobre, le jour où l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, qui vient d’être créé cardinal par le Pape, marchait pour la paix vers le quartier musulman de la capitale où d’autres affrontements ont été signalés une semaine auparavant. A la tête de milliers de personnes de confession chrétienne et musulmane, le futur premier cardinal centrafricain de l’histoire n’a eu qu’un cri : “Que personne ne nous divise. Nous voulons la paix pour l’avenir de notre pays”.
Depuis la visite du Pape…
Depuis la visite du Pape, en novembre 2015, et après 11 mois de calme relatif témoignant d’un certain apaisement entre les protagonistes de la récente guerre civile, les sources contactées par Fides, ne cachent pas leur crainte de voir s’aggraver la situation, dans la mesure où, déplorent-ils, au cours de tous ces mois, “personne ne s’est préoccupé de désarmer les différents groupes qui se sont affrontés pendant la guerre civile”. Sur place pourtant: la mission française Sangaris – appelée à se terminer à la fin de ce mois d’octobre – et 12.000 casques bleus de la Mission de l’ONU en République centrafricaine (MINUSCA).
Entre guerre et paix
Les violences à Kaga Bandoro sont survenues après la mort d’un ancien membre de la Seleka, à dominante musulmane, qui cherchait à voler un groupe électrogène à une station de radio locale, avec trois de ses camarades. En apprenant la nouvelle de sa mort, ceux-ci se sont livrés au pillage et au massacre de civils innocents. Le camp a été incendié, tandis que plusieurs habitations des quartiers proches de la Cathédrale, ainsi que des édifices gouvernementaux, ont été saccagés.
Une semaine auparavant, informe toujours l’agence Fides, à Bangui, la capitale centrafricaine, des fusillades “de vengeance” ont fusé après la mort, le 5 octobre, d’un Commandant de l’armée centrafricaine dans les environs du kilomètre 5, le quartier musulman de la capitale. Une partie de la population pense qu’il s’agit “d’un règlement de compte”, d’autres d’une attaque de la Seleka . Une action qui a tout de même fait cinq morts.
Réconciliation à tout prix
Dans son premier message après sa nomination par le pape François, Mgr Nzapalainga a promis de tout faire pour la réconciliation en Centrafrique. “Je n’ai pas été appelé pour moi-même. J’ai été appelé pour notre pays. C’est après une grave crise que le Pape est venu dans notre pays. Et c’est encore après la résurgence des violences ces derniers jours, que le pape m’a promu cardinal. Je vous le dis, il y a un Dieu pour les pauvres”, a-t-il déclaré devant des centaines de personnes en la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée conception. Chrétiens ou musulmans, les habitants de la capitale ont ovationné l’archevêque de Bangui, le plus jeune des 17 nouveaux cardinaux créés par le pape, saluant en cette nomination “l’ouverture d’une nouvelle ère pour le pays”.