Aleteia dresse le portrait de ceux qui défileront dimanche 16 octobre.
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Elle vous annonce tout de go : “Je vis au crochet de mon mari” quand vous lui demandez son métier, comme ça on dissipe tout malentendu sur la femme au foyer. “Je bosse à la maison, dit-elle, je m’occupe de nos trois enfants, oui c’est un travail de chef d’entreprise”. Sa joie simple c’est de se retrouver en Lorraine dans un cabanon en bois avec sa famille pendant les vacances. Rencontre avec Marie-Hélène, encore une qui ne lâche rien et qui battra le pavé dimanche 16 octobre pour la famille, pour l’enfant. Une militante dans l’âme qui dit #jesuislà.
Aleteia : Quelles sont vos motivations pour aller manifester à nouveau ?
Marie-Hélène : Rien n’est réglé et j’ai remarqué que depuis déjà cinq ans, la désinformation n’a jamais cessé. Depuis plus de 15 ans je fais partie d’un mouvement d’éducation populaire assez proche de la gauche et au début du débat sur le mariage pour tous j’étais toute seule dans mon coin et personne de mon entourage n’en parlait. Dans ce mouvement, nous avons accueilli beaucoup d’enfants de milieux populaires avec des mères célibataires. Beaucoup de ces enfants n’ont jamais connu leur père et il faut voir les problèmes que ça peut engendrer chez eux, notamment une grande violence. On nous fait croire à grand renfort d’études et de statistiques que les enfants qui grandissent dans des couples homosexuels vont très bien, or moi j’ai lu d’autres études et vu d’autres statistiques qui disent surtout que les enfants qui vont le mieux sont ceux qui vivent avec leur père et leur mère. L’étude est à retrouver en anglais ici.
Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire au gouvernement ?
Plutôt que mettre continuellement les désirs des adultes en avant et de légiférer là-dessus, est-ce qu’on ne pourrait pas se demander si ces lois sont bien pour la protection des enfants ? Avec toutes ces affligeantes réformes, aujourd’hui dans les carnets de correspondance de nos enfants au lycée, il n’y a plus “père ou mère” mais “parent 1” et “parent 2”. Les prophétesses du gender nous disent que quand il y a “père” et “mère”, c’est hiérarchisé. Moi de mon côté j’y vois surtout la différence sexuée mais pas vraiment la hiérarchie, là où au contraire “parent 1” et “parent 2” en indiquent une très clairement. Le pire que j’ai vu c’est quand ma fille (qui s’inscrivait en fac de sciences dans le sud) m’a appelé en me disant : “Maman je suis embêtée parce qu’on nous demande de remplir un formulaire où les cases à cocher s’intitulent “chef de famille” et “autres parents”. Incompréhensible et atterrant ! Je mets qui en chef de famille ? Bref on marche sur la tête et je vais manifester aussi pour dénoncer ce genre d’aberrations.
Vous vous situez où sur l’échiquier politique ?
Je ne suis pas de droite, j’ai déjà voté PS et je me sens plutôt centriste en ce moment. Je comprends que certains manifestants soient démotivés car en 2013 on se disait qu’il y avait encore des possibilités de dialoguer avec le gouvernement. Aujourd’hui on se rend bien compte que la gauche mène un combat idéologique et que coûte que coûte leurs lois doivent passer. Honnêtement je pensais que les socialistes avaient des neurones et ne s’attaqueraient pas à la famille, quand on sait que même les communistes ne l’ont pas fait ! S’il y’a moins de monde qu’aux précédentes manifs dimanche prochain ce sera très grave car ça voudra dire que les gens ne croient plus du tout en la démocratie.
Propos recueillis par Sabine de Rozières.