Que représentent ces images que distribue le Saint-Père aux personnes en souffrance dans le film “Le Pape François” ?
À l’origine de cette dévotion se trouve un tableau peint en 1700 par un artiste allemand Johann Melchior Schmidtner. Sur cette peinture, Marie est représentée telle que saint Jean la décrit dans son Apocalypse : « Un grand signe est apparu dans le ciel, une femme, revêtue de soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles ». Le peintre a honoré une commande d’un prêtre, le père von Langenmantel, en mémoire de la réconciliation d’un couple de sa famille, Wolfgang et Sophie von Langenmantel.
Conservé dans une église d’Augsbourg, en Bavière, le tableau serait inspiré d’une méditation de saint Irénée (IIIe siècle) : « Ève par sa désobéissance, fit le noeud du malheur pour l’humanité ; alors qu’au contraire, par son obéissance, Marie le dénoua… ».
Symboles des péchés et des difficultés
Marie qui défait les nœuds est enceinte, sous son bras droit et son manteau, on distingue son ventre gonflé et la couleur de sa robe, rouge, annonce la naissance imminente de Jésus. Tandis que son oreille droite est tournée vers la Parole de Dieu, son oreille gauche, elle, est inclinée vers la terre, à l’écoute des hommes. Quant aux anges du tableau, l’un présente à Marie le ruban tout encombré de nœuds, symboles des péchés et des difficultés, tandis qu’un second montre le ruban rendu lisse par Marie. Touchés par ce long ruban dénoué par la Vierge, les pèlerins lui ont donné le nom de « Maria Knottenlöserin » : Marie, celle qui défait les noeuds.
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« C’est l’image de notre Mère qui nous aide tous les jours sur les chemins de la vie. Elle vient à notre aide, s’occupe de nous, nous montre à Jésus, nous mène à Jésus. Nous lui présentons nos difficultés, nos “nœuds”, spécialement ceux qui affectent la vie chrétienne de notre famille. Et nous savons que ses mains amoureuses de mère, pleines de tendresse, s’occupent de nous » déclare Jorge Bergoglio, dans une homélie en 1999.
Le pape François découvre ce tableau en 1983
Le futur pape a une longue histoire avec ce tableau qu’il découvre alors qu’il termine en Allemagne une thèse de doctorat dans les années 1980 : il est frappé, bouleversé même, par cette image de Marie vénérée dans l’église Saint-Pierre de Perlach (Augsburg) depuis le XVIIIe siècle. Jorge Bergoglio ramène des images de cette dévotion en Argentine, il les offre ici et là, et il installe une première copie du tableau dans la chapelle de l’université catholique El Salvador qu’il dirige alors à Buenos Aires.
D’autres copies, réalisées par l’artiste argentine Ana Maria Berti de Betta, sont ensuite acrochées dans les églises de San José del Talar et de San Juan Bautista. En 1997, le curé de cette paroisse, le père Juan-Ramón Celeiro, se décide à écrire pour ses paroissiens et les pèlerins de son église, qui affluent en nombre devant le tableau, la neuvaine et les méditations pour prier Marie qui défait les nœuds, formalisant ainsi de manière cohérente cette dévotion grandissante. L’Amérique du sud est touchée ! Aujourd’hui, la neuvaine à « Marie qui défait les nœuds » est répandue dans le monde entier et connaît un nouvel essor en Europe et en France. Un engouement auquel le pape François n’est donc pas étranger.