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Comment est née l’Église ?

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Bernard Plessy - publié le 05/10/16
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Réponse dans le dernier roman d'Olivier Merle "Urbi et Orbi".

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Ce roman fait suite au Fils de l’homme, consacré à la vie de Jésus, qui ne s’imposait pas et qui a pu décevoir. Celui-ci mérite de retenir l’attention. Il raconte les trente premières années (30-31 – 62) d’où sont issues la religion chrétienne et l’Église. Un roman, dira-t-on, quand on a les Actes des apôtres, les lettres de Paul et les écrits historiques de Flavius Josèphe ? Il est vrai. Mais bien conçu, un roman peut être une précieuse contribution à l’histoire. On peut en user comme d’une loupe. Une loupe isole et grossit.

Se convertir d'abord au judaïsme pour devenir chrétien ? 

Les Actes des apôtres font un tableau idyllique de l’Église primitive (2, 42-47) et certaines de nos homélies s’y réfèrent pour en tirer leçon. La liberté du roman choisit une autre vision, qui est aussi dans les Actes : un âpre conflit, d’où dépendait l’essor du christianisme. Simplifions. Au lendemain de la Résurrection et surtout de la Pentecôte, ceux qui croient que Jésus est bien le Messie, les apôtres, les "saintes femmes", Nicodème, Joseph d’Arimathie, et d’autres, sont divisés. Tous sont juifs et persistent à croire que la Bonne Nouvelle ne concerne que les seuls juifs, que pour en bénéficier, pour être sauvé, il faut devenir prosélyte, se convertir au judaïsme (circoncision, tabous alimentaires, et autres rites).

L'entrée en scène de Paul

Mais ceux qui partent en mission s’aperçoivent qu’à ces conditions aucune conversion n’est possible. Peut-être suffit-il de croire au Christ et de suivre son enseignement ? D’un côté Jacques, premier "évêque" de Jérusalem, garant et gardien de la doctrine judaïsante, de l’autre Philippe, Barnabé en Samarie. La divergence s’envenime avec l’entrée en scène de Paul. Il n’a pas connu Jésus, il l’a même persécuté dans ses disciples. Mais il a reçu la foudre sur le chemin de Damas : révélation personnelle, évangile absolu. Il est l’homme du Christ, et la Bonne Nouvelle est pour tous les hommes, sans autre condition que la foi.

3 figures déterminantes : Jacques "frère de Jésus", Paul et Pierre

Jacques, "le frère du Seigneur", cloîtré dans Jérusalem, ascétique, mystique, mais ébranlé par les rapports qui remontent du "terrain" ; Paul, emporté, exalté ou abattu, mais sans concession sur sa mission ; entre les deux, tourmenté, Pierre. Telles sont les trois figures déterminantes du "concile" de Jérusalem, en l’an 50. Il en ressort un moyen terme, qui ne règle rien. Paul poursuit ses voyages missionnaires, jusqu’à son arrestation à Jérusalem, où il est venu pour tenter de se réconcilier avec Jacques. En 60 il est transféré à Rome, où l’on perd sa trace, tandis que Jacques, condamné par le Sanhédrin, est lapidé (62).

Voilà ce que met en œuvre ce roman, à partir des Actes et des lettres de Paul. Il est vif, enlevé, avec abondance de dialogues (Paul ne s’exprime qu’à partir d’extraits de ses lettres). On le suit, on le vit avec plaisir et profit, et l’on comprend que l’Église ne pouvait naître que du passage d’une ville à l’autre, Jérusalem, la ville de l’ancienne Alliance, Rome, la capitale de l’Empire, la ville qui donnait sur le monde, ce qui est le sens du titre. Et pour cela il fallait un juif, qui était aussi citoyen romain, Paul, l’apôtre des nations.

@ Editions de Fallois
@ Editions de Fallois
@ Editions de Fallois

Urbi et Orbi, par Olivier Merle, Editions de Fallois, 496 p., 22 euros.

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