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Communion des divorcés : Que veut exactement le Pape François ?

©P.RAZZO/CIRIC

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Aleteia Mexique - Daniel Esparza - publié le 04/10/16
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L’interprétation correcte du chapitre VIII d’Amoris Laetitia, d’après le souverain pontife lui-même.

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Les évêques de la région de Buenos Aires ont publié un document, avec l’intention d’orienter et de guider leurs prêtres et collaborateurs dans l’application du Chapitre VIII d’Amoris Laetitia. Vous le connaissez déjà, il s’agit du chapitre qui traite – parmi tant d’autres choses – de la situation des divorcés dans l’Église, grandement discutée et parfois même critiquée, par certaines personnes qui en réclamaient un éclaircissement sur ses points essentiels. Certes, pour nous, une telle chose ne nous semblait pas nécessaire, car le texte était limpide en soi, mais il est certain, que ce document en question sera d’une grande utilité et d’une grande aide pour ceux qui ont besoin de connaître, dans les détails, la position du Pape. Le motif initial est que François en personne semble avoir validé l’interprétation que les évêques de Buenos Aires ont exprimée et dont ils lui ont fait prendre connaissance. Ceci, il l’a exposé, à travers une lettre dans laquelle il utilise une expression qui laisse peu de place à la confusion : “Cet écrit est très bon et il explicite lucidement et pleinement le sens du chapitre VIII d’Amoris Laetitia. Il n’y a pas d’autres interprétations”.

Quel est le contenu de cet écrit ? Réglera-t-il les discussions en apportant une interprétation claire sur la situation des divorcés qui se sont unis à un autre conjoint ?

Les critères sont très concrets – autant que cela est possible – et, comme il se devait d’être, tel que nous l’avons déjà expliqué et indiqué sur ces pages, à de nombreuses précédentes occasions, ils n’apportent aucun changement doctrinal au sein de l’Église, si ce n’est un regard pastoral de miséricorde et d’accueil envers les personnes qui souhaitent s’approcher de Dieu et qui redoutent le refus des communautés et des groupes paroissiaux, par excès de moralisme.

Continuer à se sentir bien accueilli dans la communauté

La première idée est que, dans l’Exhortation, il n’est pas fait mention de donner ou de ne pas donner une sorte de “permission” en vue d’accéder aux sacrements. Ce qui prévaut et compte, c’est l’accueil au sein de la communauté ecclésiale et l’accompagnement par un prêtre. En effet, il ne s’agit pas d’obtenir un “ticket” qui permette de communier. En revanche, dans l’Exhortation on parle de s’approcher de Dieu en conscience pour renouveler et approfondir la relation personnelle avec Lui.

 “Le nom de Dieu est Miséricorde”

Deuxièmement, il s’agit de recommencer en partant de la confiance en les bonnes intentions du pénitent – combien de fois François le réitère dans le livre-entretien Le nom de Dieu est Miséricorde. Celui qui s’approche à la confession, celui qui appelle à l’aide d’un prêtre, désire sincèrement être écouté et accompagné charitablement et en vérité. C’est ainsi que commence un cheminement qui peut se conclure ou pas dans les sacrements. C’est le pasteur, attentif aux circonstances personnelles de chaque membre du couple, qui doit juger et mesurer consciencieusement le parcours à suivre, selon les cas. Il peut être convenable, tout particulièrement si les deux sont des chrétiens dotés d’une solide vie de foi, de proposer la continence, ouvrant toujours la voie de la confession lorsque l’on échoue à ce propos.

Des circonstances exceptionnelles

En revanche, il faut tenir compte d’autres circonstances éventuelles qui méritent d’être considérées. Il se peut que nous nous trouvions face à une situation qui atténue la responsabilité où la culpabilité de telle sorte qu’il n’existe pas de péché mortel dans la rupture du lien matrimonial, ou que nous revenions vers la foi, après avoir formé un nouveau ménage dans lequel existent des enfants et un autre conjoint, qui n’ont pas à souffrir d’injustes dommages. Nous devons nous rappeler que le péché mortel, celui qui empêche de communier, implique une pleine connaissance du mal de l’acte réalisé ainsi qu’un consentement délibéré à ce dernier. Dans les cas indiqués, ci-dessus et pour d’autres, représentant eux aussi, la pluralité des facettes de la réalité, lorsque le confesseur ou le prêtre discerne que cela est approprié, on peut accéder à la confession et à la communion, ce qui prodiguera du réconfort au fidèle et l’aidera dans son approche vers Dieu. Dans tous les cas, la décision doit être méditée et responsable. Un “accès sans restrictions aux sacrements” n’est en aucun cas, ce qui est escompté. Car au fond, ce serait également prendre la vie concrète de celui qui accourt à l’Église, assoiffé de Dieu, sans aucun sérieux et aucune considération.

Donner la communion en privé

Dernier point, selon les circonstances, en vue d’éviter toute situation conflictuelle, il peut être convenable de donner la communion en privé, si la possibilité d’occasionner une grave atteinte à autrui existe ; mais toujours en gardant présent à l’esprit que toute la communauté est appelée à grandir dans la miséricorde, dans l’accueil et l’estime des frères. En substance, ce que François nous demande c’est un changement d’attitude, un qui difficilement peut être codifié par des redevances et des mandats : nous sommes fils d’un Père de Miséricorde, et non pas d’un juge ayant élaboré une morale impersonnelle et cruelle. En cela, nous sommes appelés à aborder nos relations, toutes et chacune de celles que nous donne la vie, par la perspective de la miséricorde.

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