Avant de quitter le Caucase, le Saint-Père a appelé les religions à mettre un terme aux “dévastations”.
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Que l’Azerbaïdjan, “porte entre l’Orient et l’Occident”, cultive “sa vocation d’ouverture et de rencontre”, et encourage toutes les religions à chercher ensemble, par le dialogue et la prière, à bâtir ” une vraie culture de la rencontre et de la paix” dans un monde où sévit “le nihilisme de celui qui ne croit plus à rien sinon à ses propres intérêts, avantages et profits ” et les “attitudes extrêmes et radicalisées, les plus éloignées du Dieu vivant”. La visite du pape François dans le Caucase s’est achevée dimanche après-midi par une rencontre interreligieuse à la mosquée “Heydar Aliev ” de Bakou, où étaient présents également les représentants des autres communautés religieuses du pays, à l’invitation du cheikh des musulmans du Caucase, Allahshukur Pashazadeh.
Faire surgir l’amour là où se trouve la haine
“Dialoguer avec les autres et prier pour tous: voilà nos moyens pour (…) faire surgir l’amour là où se trouve la haine et le pardon là où se trouve l’offense”, a souligné le Pape dans son discours. Un discours axé sur “le respect réciproque”, sur “la rencontre” et sur “le partage”, sur “la volonté de dépasser les préjugés et les torts du passé”, sur “le renoncement aux duplicités et aux intérêts partisans”, pour laisser aux générations futures “un monde meilleur que celui que nous avons reçu”, a-t-il espéré.
Les religions “ne doivent jamais être instrumentalisées et ne peuvent jamais prêter le flanc à soutenir des conflits et des oppositions”, a réaffirmé le Pape. Leur “tâche éducative” est d’aider l’homme à “tirer le meilleur de lui-même”, à chercher “des réponses authentiques” à lui donner face à tous “les paradoxes tourbillonnants” de notre époque, qui l’aident à “discerner le bien et à le mettre en pratique”.
La liberté religieuse, un devoir
De la même manière, le Souverain Pontife a rappelé que “c’est un devoir pour chaque société civile de soutenir la religion (…) de lui garantir une réelle et authentique liberté “. Les “colles” artificielles, qui forcent l’homme à croire en lui imposant un credo déterminé et en le privant de la liberté de choix, ne doivent donc pas être employées. Ne doivent pas non plus entrer dans les religions les “clous” extérieurs des intérêts mondains, des désirs de pouvoir et d’argent. Car, a-t-il martelé, “Dieu ne peut pas être invoqué pour des intérêts de parti ou à des fins égoïstes, il ne peut justifier aucune forme de fondamentalisme, d’impérialisme ni de colonialisme”.
Encore une fois, du Caucase, le Saint-Père, du fond du cœur, a élevé son cri: “Jamais plus de violence au nom de Dieu! Que son saint Nom soit adoré, et non profané ni marchandé par les haines et les oppositions humaines”. L’heure n’est plus aux “solutions violentes et brutales (…) Que les religions, dans la nuit des conflits que nous sommes en train de traverser, soient des aubes de paix, des semences de renaissance parmi les dévastations de mort, des échos de dialogue qui résonnent inlassablement, des voies de rencontre et de réconciliation pour réussir là où les tentatives des médiations officielles semblent ne pas être suivies d’effets”.